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L'accélération de la régionalisation avancée, une urgence absolue

«Les régions doivent se prendre en charge». Les intervenants au troisième panel de la troisième édition du Morocco Today Forum (MTF), organisé le 20 juillet à Casablanca par le «Groupe Le Matin», ont été unanimes : la réussite de la régionalisation avancée dépendra étroitement de la capacité des «managers» de ces régions à les promouvoir. Le panel, qui avait pour thème «Compétitivité, complémentarité des territoires et partage de la croissance : Comment y arriver ?», a permis aux intervenants de dresser un tableau des principaux défis pour un développement régional inclusif.

L'accélération de la régionalisation avancée,  une urgence absolue

Comment rendre une région compétitive ? C’est à cette question que les intervenants au panel «Compétitivité, complémentarité des territoires et partage de la croissance : Comment y arriver ?», lors de la troisième édition du Morocco Today Forum, le vendredi 20 juillet, ont tenté de répondre. Si le nouveau découpage territorial a posé l’un des premiers jalons du chantier de la régionalisation avancée, tous s’accordent sur la nécessité d’accélérer ce processus.
«Les gouvernants ont intérêt à appuyer sur l’accélérateur pour concrétiser la Vision Royale : une régionalisation avancée, harmonieuse permettant une création de richesse régionale, équitable et durable», a ainsi souligné par Claude Courlet, professeur d’économie à l’Université Pierre-Mendès-France de Grenoble, lors de l’événement organisé par le «Groupe Le Matin». Pour M. Courlet, il faut tout d’abord bien définir les différents concepts et défis de ce chantier. «De quelles inégalité et disparité parle-t-on ? Je pense qu’il y a d’abord un problème de mesure. 
Les inégalités territoriales existent partout dans le monde, Séoul, à titre d’exemple, concentre 60% du PIB de la Corée du Sud. Ce qui est inquiétant pour le Maroc, c’est que malgré tous les efforts entrepris par le gouvernement, notamment en matière sociale (55% du budget est destiné au social), on n’arrive toujours pas à atteindre l’inclusion et la cohérence sociale souhaitées», précise M. Courlet. 
Ce qui pose problème, selon ses dires, ce sont les inégalités extrêmes, d’où la nécessité de mettre en place une justice territoriale qui ne se traduit pas que par des aspects économiques, mais en construisant surtout des hôpitaux, des universités, des écoles, des lieux culturels... 
«Il faut créer une égalité des chances, endiguer les problèmes de marginalisation et d’enclavement», recommande-t-il. 
Ensuite, il faudra définir les ressources territoriales propres à chaque région afin de la positionner sur l’échiquier national et international. Ce positionnement basé sur les avantages comparatifs de chaque région est la clé de voûte de son rayonnement et émancipation. Il ne s’agit pas de compétition entre les régions, mais de complémentarité.
Une identité propre à chaque région, selon ses spécificités, permettra ainsi de «définir un branding territorial bien précis», lance Ikhlas Merzak, responsable du marketing territorial au Centre régional d’investissement (CRI) de l’Oriental. «Les infrastructures d’accueil sont là ainsi que les potentialités culturelles, historiques et économiques, mais on n’arrive pas encore à formuler une offre transversale et complète qui distingue une région d’une autre avec pour objectif un rayonnement à l’international pour promouvoir la région et la vendre aux investisseurs», regrette la responsable au CRI de l’Oriental. 
Une bonne communication constitue, selon elle, un élément catalyseur pour la promotion des territoires. Mme Merzak appelle, par ailleurs, les autorités à accompagner le secteur privé qui constitue un élément clé du développement d’une région. 
«Il faut un accompagnement personnalisé des investisseurs, leur donner de l’information pertinente, simplifier la charte d’investissement et aplatir les structures», a-t-elle souligné.

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