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Les participants prônent une approche globale pour résoudre ce fléau

La Ligue du Sud de football a organisé, samedi 28 avril à Marrakech, un colloque national sur le thème de la violence dans les stades : approches et solutions. Animée par d’éminents intervenants, notamment des chercheurs, des sociologues, psychosociologues et juristes, cette rencontre était un espace approprié pour débattre de ce phénomène qui a pris des proportions alarmantes ces dernières années.

Les participants prônent une approche globale pour résoudre ce fléau

Nul ne peut nier que la violence dans les stades a connu au cours des dernières années une recrudescence sans précédent surpassant le contexte sportif touchant, entre autres, les individus, les groupes, les biens et équipements sportifs. Ce mal devenu presque endémique se manifeste aussi par des agressions verbales et physiques et par des atteintes aux biens publics et privés. Pour analyser ce phénomène et surtout trouver des solutions pour l’endiguer, la ligue du Sud de football a organisé un colloque sur ce sujet brûlant.
Les éminents chercheurs ayant pris part à ce colloque ont été unanimes à dire que l’approche sécuritaire ne peut constituer à elle seule la solution idoine pour résoudre ce problème. Ils ont tous insisté sur l’adoption d’une approche globale à la fois psychologique, sociologique et culturelle. 

Un phénomène social
Le sociologue, Mustapha Saaliti, a qualifié la violence dans les stades de phénomène social qui interpelle toutes les composantes de la société, car ce fléau a un impact négatif sur la vie des gens en général. Le conférencier a précisé que la violence est le credo des personnes frustrées dans la société en raison du manque d’espaces de sublimation, où ils peuvent canaliser leur énergie psychique. Il assure que c’est une manière qu’ont ces gens pour dire qu’ils existent et qu’il faut les écouter. Pour lui, la violence est un langage qui exprime le sentiment de frustration ou de colère. Saaliti a également mis l’accent sur les troubles de socialisation dans la société marocaine. Devant la complexité de la société marocaine et de son évolution, certains aspects éducatifs basés sur le contrôle externe sont devenus de nos jours obsolètes. Toutefois, il parait aujourd’hui nécessaire de repenser la socialisation et voir comment on peut former un citoyen capable de s’autocontrôler quand il assiste à une scène de violence. L’orateur a mis l’accent sur une approche écosystémique qui prend en considération tous les facteurs à la fois psychologique, sociologique et culturel. Ce sont ces seuls facteurs qui sont, selon lui, en mesure de nous aider à trouver une solution parce qu’on ne peut pas prendre de décisions efficaces sans des connaissances scientifiques, psychologiques, sociologiques qui sont à même de nous éclairer sur toutes les démarches à prendre et les stratégies à adopter pour mettre un terme 
à ce fléau.

Le pouvoir hypnotique de la foule
L’approche psychosociale, elle, met l’accent sur la psychologie des foules. Selon cette théorie, la foule exerce un pouvoir hypnotique sur l’individu au point que sa personnalité s’évanouit. C’est ce qui explique que l’individu ne peut se contrôler quand il se trouve au milieu de la foule. Le stade est le lieu idoine où l’individu peut satisfaire ses pulsions de la destruction, chose qu’il ne peut faire quand il est seul. Du coup, le stade est le lieu propice pour certains de déchainer leur violence. D’autres approches ont été présentées, notamment l’approche spirituelle par le docteur Abdelkader Hamdi, l’approche psychologique, présentée par le Dr Mustapha Chagdali, et l’approche juridique par Maître Miloud Laghdache Chaidmi. 

Hommage à Saïd El Aloua

Au cours de ce colloque, le comité organisateur a rendu hommage à Saïd El Aloua, préfet de la Sureté régionale de Marrakech, et à Moulay Abdelaziz Alaoui, président de la Ligue du Sud de football de Marrakech. Ces dernier ont fourni de grands efforts pour assurer l’ordre et la sécurité dans les stades et pour développer et promouvoir le football dans la région de Marrakech-Safi. Le comité a également primé trois jeunes joueurs de l’école de football du club KACM.

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