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La participation politique des jeunes : les réseaux sociaux, une arme à double tranchant

En partenariat avec le département de la Communication, le Club du Sahara pour les médias et la communication a organisé à Laâyoune la quatrième édition du Forum national de la presse et des médias au Sahara. Les participants à cette rencontre ont décortiqué le thème de la participation politique des jeunes et le rôle de la presse. Ils ont également analysé l’impact des réseaux sociaux sur les conditions d’exercice du journalisme.

La participation politique des jeunes : les réseaux sociaux, une arme à double tranchant
Le but de cette rencontre est de participer au débat national sur le rôle des médias dans la formation de la conscience politique dans la société sur le long terme, notamment vis-à-vis des jeunes.

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, plusieurs rencontres et débats en relation avec la presse et son évolution ont eu lieu. «Le Matin» a choisi de suivre l’événement qui a eu lieu à Laâyoune à l’initiative du Club du Sahara pour les médias et la communication (CSMC). La rencontre est organisée en partenariat avec le département de la Communication dans le cadre du Forum national de la presse et des médias au Sahara, et en est à sa quatrième édition. La thématique centrale de ce Forum, qui a eu lieu samedi et dimanche, est «Le paysage médiatique et les horizons de la participation politique des jeunes au Maroc».
Takyou Ellah Abahazem, président du Club, a affirmé que le but de cette rencontre est de participer au débat national sur le rôle des médias dans la formation de la conscience politique dans la société sur le long terme, notamment vis-à-vis des jeunes. Cela a constitué une introduction à la première journée des débats sur la problématique «Les jeunes et l’action politique au Maroc entre le défi de la participation et les fondements de la mise en application». Mohamed Talal, directeur général d’un institut de formation en journalisme, a rappelé, dans ce cadre, l’intérêt que portaient les jeunes à la politique pendant les années 1960 et 1970 et le rôle joué par les formations politiques. En évoquant l’état actuel des choses, il a considéré qu’il y a une désaffection de la part des jeunes à l’égard du politique. Une Situation qu’il impute, au premier degré, aux formations politiques.
Le responsable et représentant du groupe Al Ahdath et MedRadio dans les régions du Sud, Abdelkrim Belmahi, a insisté sur le rôle joué par les médias dans les provinces du Sud pour la formation de l’opinion publique locale. Par ailleurs, il a insisté sur le rôle joué par les réseaux sociaux et l’effet qu’ils ont notamment en transformant le paysage médiatique et la circulation de l’information. Ainsi, selon lui, si ces réseaux ont joué un rôle positif dans une certaine mesure, ils ont également une facette négative. Il s’agit notamment de la manipulation de l’information en dehors des règles professionnelles du métier, tel un conducteur qui conduit sans avoir le permis de conduire. Il a aussi cité la prolifération des fake news, la manipulation...

Pour sa part, en traitant de la problématique générale, le chercheur et ancien directeur de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, Houcine Benaayach, a évoqué la longévité de l’élite en insistant sur l’importance de son renouvellement. D’où la place des jeunes dans ce processus et la difficulté d’accès pour eux tant au monde politique qu’à celui médiatique. Il a évoqué plusieurs raisons expliquant l’éloignement des jeunes de la politique et de l’action partisane, notamment l’absence de projets politiques clairs. «Parallèlement aux 33 formations politiques au Maroc, peut-on trouver autant de projets politiques ?», s’est-il demandé.
Houcine Benaayach a cité d’autres raisons tels que l’accaparement des postes décisionnels dans les partis, l’image négative véhiculée par les médias de ces formations, la prépondérance de la rente politique, le favoritisme exercé par des leaders politiques au profit des membres de leurs familles dans les organes et postes parlementaires, et le fait que les jeunes parlementaires élus grâce au quota n’aient pas laissé une bonne impression chez les jeunes. Devant cette situation, les jeunes se sont naturellement identifiés aux réseaux sociaux qui leur offrent un espace accessible en permanence malgré ses inconvénients.
Focalisant plus sur la nature des médias, Achraf Tribak, président du Centre Hespress des études et de la recherche, a souligné que les organes de presse font plus de la propagande et de la communication que de l’information. Il a présenté ce paysage sous l'angle de ses deux composantes, média public et média privé, qui ne sont pas véritablement arrivés à former des élites de qualité.
Le militant associatif et journaliste, Rachid Belghiti, a pour sa part considéré que les jeunes sont très intéressés par la politique et l’exercent au quotidien, aujourd’hui encore plus. Selon lui, cela ne doit pas se traduire automatiquement par l’inscription sur les listes et le taux de participation électorale ou l’adhésion aux partis. Il estime que les formations politiques qui ont dirigé le gouvernement tant lors de la phase de l’alternance qu'après la Constitution de 2011 se sont transformés en de simples «prestataires de services» qui ont déçu les jeunes. Les réseaux sociaux constituent aujourd'hui, explique-t-il, l’un des espaces préféré par les jeunes pour s’exprimer politiquement. L’exemple type est l’action de boycott qui est menée actuellement à l’égard de certains produits de consommation, argumente-t-il.
Par ailleurs, parallèlement à ces débats qui ont permis un riche échange sur ces questions, les initiateurs de cette rencontre ont également organisé, au profit des acteurs locaux des médias et de la société civile, des ateliers de formation portant notamment sur le journalisme par téléphone mobile, la production audiovisuelle de l’information et la présentation du journal télévisé. 

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