Un plan international pour lutter contre le prélèvement illégal des singes magot au Parc national d’Ifrane

La surexploitation des forêts qui réduit son habitat naturel, le braconnage et le comportement peu responsable de certains touristes mettent en péril le singe magot dans le Parc national d’Ifrane. En 2016, et sur proposition du Maroc, le magot, seule espèce de macaque vivant hors d'Asie, a été classée par la Convention sur le commerce international des espèces sur la liste des espèces menacées d'extinction, afin qu'elle soit considérée comme protégée. Le 21 mars, le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, le Fonds international pour la protection des animaux et la Fondation pour la défense et la protection des animaux ont lancé un projet de lutte contre le prélèvement illégal des singes magot au niveau du Parc national d’Ifrane. Les populations de magots sont actuellement estimées entre 3.000 et 10.000, contre 17.000 il y a 30 ans. Le projet, lancé dans le cadre de «Born to be Wild», est axé sur le renforcement du contrôle à travers la mise en place d’équipes mobiles chargées de patrouiller sur l'ensemble du territoire du parc pour la constatation des délits liés aux prélèvements illégaux des singes et aux coupes illégales de la forêt. Des actions de sensibilisation des touristes sont également prévues. Des équipements seront distribués aux équipes des animateurs nature pour accomplir de leurs tâches et signaler les délits en temps réel, tels que les GPS, les jumelles, les caméras, les lampes et les tablettes. Le Haut Commissariat aux eaux et forêts a déjà élaboré, en 2012, le Plan d’action national pour la conservation du singe magot. Ce plan comprend trois axes principaux : la conservation de l'habitat naturel du macaque de barbarie, la diminution de la pression humaine et la lutte contre le trafic illégal de ces animaux. Créé en 2004, le Parc national d'Ifrane abrite une faune animale représentée par 37 espèces de mammifères dont d’importantes populations de macaques, 140 espèces d’oiseaux dont certains rapaces rares ou menacés et une trentaine d’espèces d’amphibiens et de reptiles. Des espèces d’oiseaux migrateurs font du lac d’Afennourir, zone humide classée site Ramsar, un lieu d’escale important dans leur migration.