Le Sommet Africités 2018 qui se tient pour la deuxième fois au Maroc se veut une plateforme inédite pour le développement d'une vision stratégique en quête d'un avenir meilleur pour l'Afrique, a souligné, jeudi à Marrakech, le secrétaire général de Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLU-Afrique), Jean-Pierre Elong Mbassi. «L'administration locale est confrontée à de nombreux problèmes, outre les défis quotidiens (eau, électricité, assainissement, éducation...) abordés à Africités». Ce Sommet est une plateforme inédite pour le développement d'une vision stratégique ouverte sur un avenir meilleur pour l'Afrique, a relevé M. Mbassi dans un entretien à la MAP. «Notre première préoccupation est de faire des villes africaines des cités durables en adoptant un modèle de développement juste et soutenable. En effet, le modèle non soutenable avait un impact néfaste sur l'environnement, notamment le réchauffement climatique, la perturbation écologique et l'érosion côtière», a-t-il indiqué. «Il faut savoir que sur les dix villes les plus menacées par le réchauffement climatique figurent huit villes africaines, alors que l'Afrique n'y a contribué pratiquement en rien, pourtant elle n'a pas le choix», a-t-il déploré.
Pour sortir de ce schéma non soutenable, Africités tend à contribuer à l'invention d'un autre modèle qui favorise le développement durable, sans oublier que l'Afrique sera le principal foyer humain vers la fin du siècle, a souligné M. Mbassi. Sur la structure du Sommet Africités, il a fait savoir que les trois premiers jours sont dédiés à des échanges centrés sur les différents aspects du développement durable afin de solliciter l'action des gouvernements, des collectivités et des partenaires au développement, notant que toutes ces sessions tenues jusqu'au 22 novembre vont converger vers le segment politique qui va démarrer avec la réunion des maires, des ministres et des partenaires au développement qui vont recevoir toutes les recommandations pour en choisir les plus pertinentes.
Ces recommandations vont être mises en œuvre pour faire l'objet d'un plan d'action pour passer d'Africités 2018 à Africités 2019, mais aussi pour mettre en place une feuille de route en harmonie avec les exigences du développement durable et de l'Afrique que nous voulons en 2063, a précisé le secrétaire général. Dans ce sens, il a cité l'une des recommandations les plus importantes, notamment celle formulée lors de «la journée migration» organisée dans le cadre des Africités 2018, portant sur l'implication des collectivités territoriales dans la mise en œuvre des politiques migratoires et leur considération par le pacte mondial sur les migrations.
Placé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, le Sommet Africités réunit 5.000 participants, dont des acteurs de la vie locale du continent et des partenaires issus d'autres régions du monde, des ministres en charge des collectivités locales, du logement et du développement urbain et de la fonction publique, ainsi que des autorités et des élus locaux, des responsables des administrations locales et centrales, des organisations de la société civile et des opérateurs économiques des secteurs public et privé.
Organisé sous le thème «La transition vers des villes et des territoires durables : le rôle des collectivités territoriales d'Afrique», Africités consacrera la place incontournable de l’Afrique dans la défifinition et la mise en œuvre des politiques et stratégies de développement, d’intégration et de coopération en Afrique et proposera de nouvelles perspectives pour une contribution plus importante des collectivités territoriales du continent.
Signature de plusieurs conventions de partenariat
Plusieurs conventions de partenariat et de coopération portant sur le renforcement des capacités des élus et des fonctionnaires territoriaux et leur accompagnement dans le domaine du développement territorial ont été signées, jeudi, entre la région de Marrakech-Safi et cinq régions africaines, dans le cadre de la huitième édition du Sommet «Africités». Ces conventions ont été paraphées par le président de la région de Marrakech-Safi, Ahmed Akhchichine, et les présidents des régions d’Agadez, de Tahoua, et de Zinder au Niger, et de la Boucle du Mouhoun et du Centre nord au Burkina Faso. Elles s'assignent pour principaux objectifs l'établissement d'une coopération étroite entre la région de Marrakech-Safi et ces régions africaines en vue de la réalisation du développement durable au niveau de ces zones, l'intensification des échanges entre ces territoires et le partage des expériences dans les domaines de la coopération décentralisée, de la mobilisation des ressources humaines et de la gestion territoriale. En vertu de ces conventions, la région de Marrakech-Safi, représentée par la Maison de l’élu, veillera à l’accompagnement de la formation des élus locaux et des fonctionnaires territoriaux dans les cinq régions africaines, outre l’assistance technique de ces territoires africains en vue de réaliser le développement dans plusieurs secteurs économiques.