Plus de 250 éminentes personnalités de 40 pays débattent des enjeux économiques et politiques du monde

L’Afrique était à l’honneur lors de la cérémonie d’ouverture de la onzième édition de la World Policy Conférence (WPS). Organisée du 26 au 28 octobre à Rabat, l’édition de cette année a en effet accordé une place importante aux enjeux et aux défis de l’économie du continent. Ouvrant les travaux de cette conférence,placée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi mohammed VI le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, s’est chargé d’exposer les perspectives de l’économie continentale devant quelque 250 personnalités de haut niveau, issues de plus de 40 pays et de divers horizons.
Dans son intervention, le haut responsable ivoirien a affirmé que l'Afrique, qui a vu son image s'améliorer considérablement, dispose de bases solides pour devenir un pilier de la croissance et de la prospérité mondiales. Dans ce sens, il a tenu à rappeler les progrès réalisés au niveau du continent durant les deux dernières décennies. «Ces progrès sont remarquables dans différents domaines, à travers notamment une croissance économique annuelle au-dessus de la moyenne mondiale, une réduction des taux de pauvreté et un renforcement de la démocratie et des libertés», a-t-il rappelé.
Confiant en l’avenir du continent, M. Gon Coulibaly a fait savoir que les politiques africaines doivent mettre l’accent sur sept axes principaux. 
Il s’agit, selon lui, de la stabilité politique, de la paix et de la sécurité, de la réduction du gap des infrastructures, de l’éducation et de la formation professionnelle, de l’amélioration du climat des affaires, de l’industrialisation ainsi que du renforcement de l’intégration régionale de façon à améliorer l’accès des entreprises aux marchés plus importants.
Abordant, de son côté, le sujet des défis économiques majeurs des prochaines années, le président de la WPC, Thierry de Montbrial, a insisté sur l’importance de l’équilibre dans la gouvernance. «On ne gouverne pas uniquement avec la raison. On ne gouverne pas uniquement avec les émotions.  Il faut de la mesure», a-t-il souligné lors de son mot d’ouverture. Mettant l'accent sur la complexité du monde actuel, le fondateur de la WPC a relevé l’importance de la tolérance dans le contexte actuel. Plaidant en faveur d’une attention accrue pour toutes les formes de biens communs à l’humanité, tel que l’environnement, le responsable a affirmé qu’il faut «réinventer les pratiques de la démocratie selon des formes combinant mieux dignité et efficacité». Revenant sur les objectifs de la Conférence, M. de Montbrial a assuré que «le WPC espère contribuer, certes modestement, au développement durable d’un monde raisonnablement ouvert qui permette aux êtres humains de mieux vivre tant la réalité que le mystère de leur existence». En plus du sujet des défis économiques majeurs des cinq prochaines années, les participants à cette conférence internationale discuteront également des futurs de la Russie, de la religion et la politique en Chine, de l’impact d’un monde connecté sur la gouvernance mondiale ainsi que des migrations et l'avenir du multiculturalisme. Des panels seront consacrés également au sujet de l’avenir de l’euro et des conséquences de la politique de Donald Trump.  Les enjeux stratégiques de l'Europe et le problème de la Corée du Nord figurent également sur la liste des travaux de cette onzième édition.