Plus de 737.000 cas de violence domestique enregistrés depuis 2009

Au Brésil, plus de 737.000 cas de violence domestique, dont 10.000 féminicides ou tentatives d'assassinat pour des raisons liées au genre, ont été enregistrés au cours des neuf dernières années, selon une enquête menée par la ligne d’assistance aux femmes «Ligue 180». Depuis 2009, près de 737.000 cas de violence domestique ont été signalés, soit plus de 80% du total des appels reçus, précise le centre d’écoute des femmes dans un rapport publié 
vendredi. Sur les cas de violence domestiques signalés, environ 60% étaient des actes de violence physique et 30% des actes de violence psychologique qui précèdent généralement un féminicide.
Selon un récent rapport du ministère de la Santé rien qu'en 2016, quelque 4.635 femmes ont été tuées lors d'attaques physiques, soit une moyenne quotidienne de 12,6 décès. La publication du rapport de Ligue 180 coïncide avec le lancement d’une vaste opération de lutte contre la violence faite aux femmes, qui s’est soldée par l’arrestation de plus de 1.000 personnes accusées d'avoir commis ou planifié des homicides, dont des féminicides et d'autres délits. Près de 6.600 policiers ont participé à cette opération intitulée «Cronos» qui a permis
l’arrestation en fin de journée de 1.027 personnes, dont 75 adolescents, pour différents homicides, pour trafic de drogue et pour possession illégale d’armes à feu.
Selon le ministre de la Sécurité publique, Raul Jungmann, l'opération intégrée est un exemple de la manière dont fonctionnera le système de sécurité publique unique, en vigueur depuis 
juin dernier. «Ce qui compte pour nous, c'est la protection de la vie et la lutte contre le féminicide, ce crime lâche et inacceptable», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Brasília. Les enquêtes ayant abouti aux arrestations ont permis la collecte de matériel génétique qui permettra de mettre en œuvre une base de données qui regroupera l’ADN de 130.000 auteurs de crimes sexuels et autres crimes contre les femmes d'ici à la fin de l'année prochaine. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles au moins une fois dans sa vie. L'organisation estime que les femmes exposées à la violence domestique sont deux fois plus 
susceptibles de développer une dépression.