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Les politiques publiques destinées aux jeunes en débat à Rabat

Le Forum Azzahrae pour la femme marocaine et le Programme de renforcement de la société civile au Maroc relancent le débat sur la participation des jeunes à la prise de décision. Deux jours durant, mercredi et jeudi, les participants, dont des jeunes, des universitaires et des responsables gouvernementaux, ont abordé le rôle des jeunes comme levier essentiel pour construire le nouveau modèle de développement.

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«Les jeunes et la prise de décision». C’est la thématique choisie pour les travaux du Forum régional de la jeunesse. Cette rencontre de deux jours, le 18 et 19 juillet, a été organisée à l’initiative du Forum Azzahrae pour la femme marocaine (association féminine proche du Parti de la justice et du développement) et le Programme de renforcement de la société civile au Maroc (CSSP). Ce Forum, qui a connu la participation de nombreux universitaires, d’acteurs de la société civile et de représentants de différents départements ministériels, en plus de jeunes venus de différentes régions, a été marqué par la participation du Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani.
Les différents intervenants ont essayé, tout d’abord, de brosser un tableau général du contexte dans lequel évoluent les jeunes. La première remarque qui a été émise est l’absence d’une définition juridique ou, du moins, officielle, de la jeunesse et de la tranche d’âge qui la détermine. Par ailleurs, il a été convenu qu’il existe un cadre constitutionnel et des conventions qui encadrent la participation des jeunes à l’élaboration des décisions. Dans ce sens, ont été rappelés les textes contenus dans la Loi fondamentale qui ont consacré le rôle des jeunes. De même, les participants ont rappelé, à cet égard, l’existence de plus de 66 stratégies sectorielles qui concernent les jeunes (la jeunesse, l’éducation, la formation professionnelle, la santé…). Or, ont-ils critiqué, il y a un manque – pour ne pas dire absence – de suivi de ces politiques publiques et de mesure de leur impact sur les jeunes. Il y a également, a-t-il été soutenu, un manque de mesures des résultats et de leur comparaison avec les moyens alloués. «Trop de stratégies tue les synergies», ont souligné des intervenants.

De même, lors de cette rencontre, des statistiques du Haut Commissariat au Plan (HCP), relatives à la sociodémographie des jeunes, ont été présentées. Il en ressort que 20% des Marocains, soit 6,3 millions, sont des jeunes, dont 49,9% masculins et 50,1% féminins. Ces données montrent que c’est la région de Casablanca-Settat qui concentre le plus grand nombre de jeunes, il s’agit du tiers des jeunes Marocains. Elle est suivie des régions de Marrakech-Safi, Rabat-Salé et Fès-Meknès. Les données font apparaître que le taux de mariage a évolué chez cette tranche de 14,5% en 2004 à 16,6% en 2014.

Ainsi, les participants à ce Forum ont appelé à ce que ce capital jeunesse soit exploité comme une opportunité pour plus de développement et pour un nouveau départ pour le Maroc, notamment dans le cadre de la réflexion pour un nouveau modèle de développement ainsi que pour la production de la richesse. De même, un appel a été lancé pour exploiter l’ensemble des diagnostics qui ont été faits concernant les problèmes dont souffrent les jeunes pour passer à l’acte et ne plus procéder à un énième diagnostic. Le diagnostic existant fait ressortir qu’il y a du chômage, un désintérêt pour la politique (5% seulement croient à l’action partisane). Les défis à relever face à cette situation doivent permettre de redonner confiance aux jeunes, ce qui doit être entrepris par des actions effectives pour lutter contre le chômage, ont-ils proposé.
En réponse à ces problématiques, le Chef du gouvernement, qui a pris part à une partie des travaux de cette rencontre, a insisté sur l’un des slogans de son gouvernement : «le gouvernement de l’écoute et de l’action». Ainsi, il a soutenu que son gouvernement accordait une grande importance aux questions des jeunes, que ce soit celles relatives à l’éducation et l’enseignement, ou à l’emploi et à l’intégration sociale. Par ailleurs, il a affirmé qu'il existe de grandes problématiques dont la solution nécessite des stratégies de plusieurs années et non pas des décisions immédiates. «Personne ne peut prétendre avoir des réponses immédiates aux problèmes posés. C’est pourquoi nous avons mis en avant le slogan de l’écoute et de l’action, étant donné que tout acteur public a besoin d’écouter pour comprendre les contraintes et les aspirations des citoyens. C’est ainsi qu’il pourra chercher les solutions et les proposer dans les programmes existants ou en proposant de nouveaux», a-t-il expliqué.

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