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Les pourparlers de paix prennent une mauvaise tournure

Les pourparlers de paix sud-soudanais ont pris vendredi dernier une mauvaise tournure, le Président Salva Kiir s'efforçant de marginaliser le chef rebelle Riek Machar, même s'il a dû se résoudre à une nouvelle rencontre avec lui lundi à Khartoum.

Les pourparlers de paix prennent une mauvaise tournure

Les différents acteurs d'une guerre civile déclenchée en décembre 2013, deux ans après l'indépendance du Soudan du Sud, et qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique, continuent à souffler le chaud et le froid. Mercredi dernier, la rencontre à Addis Abeba entre Salva Kiir et Riek Machar avait laissé percer l'espoir qu'une solution négociée soit bientôt trouvée. Il s'agissait de la première entrevue en deux ans entre deux personnalités dont la rivalité est à l'origine de la guerre. Les bureaux du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui préside l'Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement), l'organisation régionale qui œuvre depuis de longs mois à réactiver le processus de paix, avaient publié des photos des trois hommes se donnant l'accolade. Et jeudi, un sommet avait réuni à Addis Abeba plusieurs Chefs d'État des pays membres de l'Igad, le Soudanais Omar El-Béchir, le Kényan Uhuru Kenyatta, le Somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, mais pas l'Ougandais Yoweri Museveni, un acteur-clé, pour accentuer encore la pression.

Vendredi, le gouvernement sud-soudanais avait douché l'enthousiasme des plus optimistes en affirmant que Riek Machar, chef du SPLM-IO (Mouvement populaire de libération du Soudan – Opposition), n'avait pas sa place dans le gouvernement d'union nationale. «Nous en avons assez de Riek Machar, des dommages que Riek Machar a causés aux Sud-Soudanais», a déclaré en conférence de presse à Addis Abeba le ministre de l'Information, Michael Makuei, un des durs du régime. La guerre avait éclaté en décembre 2013 à Juba, lorsque M. Kiir, un Dinka, avait accusé M. Machar, son ancien vice-président, de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'État. Avant cette semaine, les deux hommes ne s'étaient plus parlés en face à face depuis juillet 2016, quand avaient éclaté dans la capitale Juba d'intenses combats entre leurs troupes. Ces affrontements avaient forcé M. Machar à fuir en Afrique du Sud, et signifié l'échec d'un accord de paix conclu en août 2015 ayant permis au chef rebelle d'être réinstallé au poste de vice-président. Malgré sa rhétorique anti-Machar, le gouvernement a cependant cédé à la requête des Chefs d'État de l'Igad d'organiser une nouvelle rencontre entre MM. Machar et Kiir lundi à Khartoum, au Soudan. «C'est une décision des Chefs d'État et nous la respecterons», a assuré M. Makuei. Les deux camps négocient depuis des mois sous l'égide de l'Igad, mais cette nouvelle réunion doit permettre d'accélérer le processus.  

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