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Pouvoirs publics et société civile pour un engagement à dimension africaine

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Donner à la lutte contre la corruption une dimension africaine, telle est la vision que partagent aussi bien les pouvoirs publics que les acteurs de la société civile en Afrique. En effet, le Maroc, qui a déjà ratifié la convention des Nations unies pour la lutte contre la corruption, est en passe d’adopter la convention africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption (déjà adopté en Conseil des ministres en octobre et qui est dans le circuit du Parlement). Cette dynamique législative intervient dans un contexte marqué par la décision de l’assemblée des Chefs d'État de l'Union africaine qui a déclaré 2018 «Année africaine de la lutte contre la corruption» sous le thème «Remporter la lutte contre la corruption : une voie durable vers la transformation de l’Afrique». Cet intérêt maroco-africain est renforcé par la visite au Maroc d’une délégation du «Réseau des Institutions nationales de lutte contre la corruption des pays de l’Afrique de l’Ouest». Le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPLC), Mohamed Bachir Rachdi, a souligné que cette visite (du 17 au 21 décembre) était l’occasion de partager et d’échanger autour des expériences dans le domaine de la lutte contre la corruption ainsi que de créer une dynamique au niveau de la région et du continent. «C’est une visite qui permet des échanges de manière à ce que les membres du réseau s’informent de ce qui se passe et ce qui est en cours de préparation, et aussi pour que nous puissions nous enrichir mutuellement des bonnes pratiques», nous a-t-il déclaré. Car, selon lui, par définition, la corruption doit certes être traitée au niveau national, mais la coopération régionale et internationale est un volet important, puisque les dimensions de la corruption ne sont pas délimitées au niveau des frontières. «Donc, cette coopération a un apport en termes d’échange et de consolidation des bonnes pratiques, mais aussi pour traiter des dossiers qui sont transfrontaliers», estime-t-il.
Par ailleurs, la société civile a, pour sa part, aussi à l’esprit cette coopération africaine en matière de lutte contre la corruption. En effet, Transparency Maroc (ONG qui agit activement pour la lutte contre la corruption) et plusieurs autres sections de Transparency International (TI) en Afrique conduisent un projet qui vise à consolider les engagements de l’Afrique contre la corruption et à renforcer la contribution de la société civile africaine aux efforts et aux engagements de la lutte contre la corruption. C’est dans ce même esprit que Transparency Maroc a organisé, vendredi à Rabat, une rencontre autour du thème «Corruption en Afrique : conventions, discours et réalités».
«À l’heure où le Maroc a rejoint l’Union africaine et a enclenché le processus de ratification de la convention africaine, ratification dont le principe a été adopté par le Conseil des ministres en octobre dernier, il nous est apparu opportun tout d'abord de faire un point sur l'état de la corruption en Afrique. Ensuite, alors que Transparency Maroc, avec un groupe de 10 sections africaines de TI, participe à un programme intitulé “Vers l’application des engagements de l’Afrique contre la corruption”, nous nous poserons la question de l'impact de la ratification d'une telle convention sur les progrès réalisés par les États dans la lutte contre la corruption», soulignent les organisateurs. Dans ses conclusions, cette étude de Transparency Maroc relève qu’on «doit tout de même se féliciter du fait que la ratification de la convention africaine soit en cours. Cela n’améliorera peut-être pas les choses dans la lutte contre la corruption, mais après que le Maroc a rejoint l’Union africaine, cette ratification aura une signification politique et internationale importante». 

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