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Une prise de conscience avérée du rôle principal du Père des arts

La famille de l'art dramatique au Maroc a célébré le 14 mai la Journée nationale du théâtre, une occasion pour mettre en avant une prise de conscience avérée du rôle principal de ce genre artistique dans l'éducation et le développement.

Une prise de conscience avérée du rôle principal du Père des arts
La journée du théâtre impose un moment d'arrêt afin de mettre en relief le rôle capital du Père des arts.

Le théâtre marocain, qui a connu depuis les années cinquante un véritable essor grâce à l’engagement des premiers comédiens, metteurs en scène et techniciens qui ont animé la scène théâtrale nationale durant de longues années, vit aujourd'hui d'importantes mutations à plusieurs niveaux.
Pour les responsables du ministère de la Culture comme pour les professionnels du secteur, les chercheurs et les critiques, la commémoration de cette Journée rappelle la forte dynamique déclenchée par le message royal adressé par feu S.M. Hassan II dans Son discours du 14 mai 1992, lors du 1er colloque national du théâtre professionnel marocain, aboutissant à la création d’un nouveau dispositif de soutien à l’art de la scène.
Dans ce sillage, tous les acteurs s’accordent sur le fait que cette Journée impose un moment d'arrêt afin de mettre en relief le rôle capital du Père des arts et débattre de son état des lieux et de ses perspectives d'avenir, afin de mettre en évidence les points forts de ce secteur et les défis à relever.
S’agissant du bilan, le ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laaraj, a été on ne peut plus clair : «Les réalisations accomplies sont considérables, mais il reste encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre tous les objectifs escomptés.»
Au-delà de son rôle récréatif, le théâtre joue un rôle important en matière de formation et d'éducation des générations montantes et il est considéré comme un levier de développement global, a dit le ministre lors la cérémonie officielle de lancement de la célébration de la Journée nationale du théâtre, tenue jeudi dernier à Oujda, réitérant l’engagement de son département à entourer le théâtre en particulier, et la culture et l’art en général de tout l’intérêt requis.
Mettant l’accent sur les acquis et l’expérience riche accumulés par l’art dramatique au Maroc grâce aux efforts et au dévouement des hommes et des femmes de la planche, M. Laaraj a mis en avant les efforts consentis et les moyens mobilisés sous la conduite éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI afin d’assurer un avenir encore plus radieux aussi bien pour le théâtre, la culture et l’art, que pour les autres secteurs de développement.
Dans cette veine, et pour remédier au besoin de toutes les régions du Maroc à une infrastructure culturelle solide et à un mouvement théâtral fort, où l'art joue son rôle dans l'encadrement des citoyens, le ministre a souligné que son département accorde une importance capitale à l’élargissement du réseau des salles de théâtre et au renforcement des infrastructures culturelles dans l’ensemble des régions du Royaume, y compris les zones enclavées.
Ce chantier, a-t-il fait remarquer, s’insère dans le cadre de la démocratisation de la chose culturelle en termes de réception et de pratique.
Les pouvoirs publics accordent aussi un grand intérêt au soutien des créations et des créateurs à travers la domiciliation des troupes théâtrales, le soutien à la production théâtrale, l’organisation et l’encouragement des manifestations de théâtre afin de favoriser la diffusion des œuvres théâtrales et rapprocher le public de la production nationale, en plus du soutien et de l’encouragement des manifestations théâtrales organisées par les collectivités locales et les organisations de la société civile.
L’objectif étant de faire des théâtres des espaces de référence pour la recherche, la création, la formation et l’animation théâtrale.
Le ministère s’attèle aussi à la promotion des conditions sociales des artistes à travers le soutien apporté à leur mutuelle via une subvention qui est passée de 2 à 3 millions de dirhams, ainsi qu’à l’activation de la loi relative au statut de l’artiste et aux métiers artistiques, et pour l’amélioration de la qualité de la formation académique et continue des hommes et femmes de théâtre. 
Concernant ce dernier volet, les professionnels du secteur déplorent la quasi-absence de la formation artistique théâtrale au Maroc avec un seul institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle, ce qui ne permet pas à un grand nombre de troupes théâtrales d’atteindre le niveau professionnel requis pour produire des travaux dans les normes, et partant aider à réconcilier le public avec le théâtre, cette expression artistique ancrée dans la culture marocaine.
D’après des historiens, ce genre artistique existe au Maroc depuis des siècles, mais sous d’autres formes et d'autres appellations, telles que Lhalka, le conte, labssat ou encore Aâbidat Rma, et ce n’est qu’au début du 20e siècle que le théâtre marocain a enregistré une réelle dynamique.
Pour le directeur du Théâtre national Mohammed V de Rabat, Mohamed Benhssain, le 14 mai de chaque année constitue un moment de fête pour rendre hommage aux femmes et aux hommes de théâtre, et ce dans le cadre d’une panoplie de manifestations organisées par le ministère de la Culture dans toutes les régions du Royaume, rappelant que la ville d’Oujda, désignée capitale de la culture arabe pour l’année 2018, a été retenue pour abriter la cérémonie officielle de lancement de cette grande fête. La cérémonie a eu lieu jeudi dernier au théâtre Mohammed VI, un joyeux architectural et un majestueux lieu de culture qui offre les conditions idoines pour accueillir les grandes manifestations culturelles nationales et internationales, a-t-il poursuivi dans une déclaration à la MAP, notant que cette bâtisse, inaugurée en 2014, est une illustration de la stratégie du ministère en matière de réalisation d’infrastructures culturelles répondant aux normes requises.
Soulignant que cette Journée se veut aussi une occasion pour évaluer l’état des lieux du théâtre et la créativité dans ce genre littéraire, M. Benhssain a estimé que le théâtre se porte bien ces dernières décennies comme en témoigne notamment le prestigieux prix de la meilleure œuvre théâtrale arabe remporté ces deux dernières années par les troupes marocaines Akoun, en 2017 à Tunis, et Anfass, en 2016 à Oran.
«Ceci montre que la stratégie menée par le ministère de la Culture depuis l’adoption de subventions aux troupes de théâtre commence à donner ses fruits», a-t-il relevé, ajoutant que les perspectives seront meilleures avec notamment les infrastructures culturelles qui se réalisent dans chaque région. S’agissant du nouveau théâtre de Rabat, il a précisé que les travaux de construction vont bon train et ils seront achevés dans les délais fixés par l’Agence de Bouregreg.
De son côté, Ratiba Rigalma, chef de la Division Théâtre au ministère de la Culture, a fait remarquer que le ministère a programmé pas moins de 140 activités et spectacles dans plus de 60 villes pour marquer la célébration de la Journée nationale du théâtre, d’où l’intérêt accordé par le département de tutelle à cet art.
Elle a par ailleurs indiqué qu’une subvention de l’ordre de 15 millions de dirhams est consacrée, au titre de cette année, à des projets culturels dans le domaine du théâtre par le ministère qui, selon elle, gère 51 salles de théâtre sur un nombre total de salles au niveau national qui s’élève à 122, précisant que la gestion des 51 salles est confiée à des lauréats de l’Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle (ISADAC-Rabat).
La responsable du ministère de la Culture a mis l’accent dans ce sens sur la réforme du statut de l'ISADAC et le renforcement de ses moyens pédagogiques et financiers, ce qui va permettre de lui donner une nouvelle dimension.
Pour ce qui est de l’élargissement du réseau des salles de théâtre, elle a révélé que trois nouvelles salles vont ouvrir leurs portes cette année, notamment dans des zones enclavées et qui souffrent d’un manque d’infrastructures culturelles comme Figuig et Taourirt par exemple.
L'engagement du département de la Culture et des autres parties à soutenir et à promouvoir le champ culturel, qui a été endeuillé ces dernières années par la disparition de grands noms et acteurs de l’art dramatique en particulier, traduit l'intérêt accordé à la culture 
et à l'art, en vertu des dispositions de la Constitution de 2011.

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