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Projection de «Fatma 75» de la réalisatrice tunisienne Selma Baccar

Le film de Selma Baccar, réalisatrice tunisienne, «Fatma 75», réalisé en 1976, a été projeté dans le cadre de la rubrique «Classiques du cinéma africain au féminin». La projection de ce film vise à rendre hommage à Selma Baccar et reconnaître son apport pour la culture et la société.

Projection de «Fatma 75» de la réalisatrice tunisienne Selma Baccar
Selma Baccar. Ph. Saouri

Elle est modeste, cultivée et inspirante. Ses films illustrent parfaitement la femme initiatrice et rebelle qui défend ses droits. Elle, c'est Selma Baccar, réalisatrice tunisienne et première femme à réaliser un long métrage de fiction en Tunisie. Le film qui lui a valu ce titre est «Fatma 75». Elle l'a réalisé en 1976. Ce long métrage a été présenté le 26 septembre dans le cadre de la 12e édition du Festival international du film de femmes de Salé (24-29 septembre). «Fatma 75» est projeté dans la nouvelle rubrique du FIFFS : «Classiques du cinéma africain au Féminin».
Le festival propose de voir autrement les anciens films des féministes africaines comme Selma Beccar. 
Des femmes initiatrices, inspiratrices et réalisatrices qui ont contribué aux luttes pour l’indépendance sur le continent africain. Le FIFFS 2018 était ainsi l'occasion de proposer au public marocain un film qui a marqué la Tunisie et les pays arabes et africains.
Dans ce puissant essai-film, Fatma, une étudiante universaitaire, doit présenter un exposé. Elle nous plonge alors dans un voyage historique et féministe auprès des femmes célèbres de l’histoire tunisienne. Trois générations de femmes et trois manières de prendre conscience sont relatées dans ce film : La période 1930-1938, qui trouve son aboutissement dans la création de l’Union des femmes tunisiennes. 
La période 1938-1952, qui montre le rapport entre la lutte des femmes et la lutte nationale pour l’indépendance. La période d’après 1956 jusqu'à l'époque du film, avec les acquis de la femme tunisienne en ce qui concerne le Code du statut personnel. Dans ce long métrage d'une heure, l'actrice Jalila Baccar campe plusieurs personnages représentatifs de l'histoire des femmes en Tunisie. 
La projection de ce film vise à rendre hommage à Selma Baccar et reconnaître son apport pour la culture et la société. Il faut dire que les films de cette réalisatrice sont toujours source de débat positif et dévoilent les tabous de la société tunisienne et arabe.
Son dernier opus, «Jaïda», nous plonge dans la vie des femmes de la maison d'arrêt Dar Joued. Là-bas des femmes, châtiées par leurs maris, frères ou pères y résident. La femme du propriétaire de Dar Joued, «Jaïda», fait un rapport au juge pour innocenter ou incriminer les détenues. En général, elles sont sanctionnées de plusieurs jours, semaines ou mois de détention. 
Elles partagent leurs peines et leurs récits douloureux, mais aussi des anecdotes joviales. Entre elles, elles peuvent être cruelles et si tendres parfois. Elles sont remarquables par leur capacité à proférer des jurons et aussitôt après répandre l'amour et les rires au détour des tragédies. 
Ce film est une fouille dans une mémoire collective enfouie, oubliée. Il est contre l'oubli, car il marque un arrêt sur une époque charnière de la Tunisie où les femmes étaient brimées et dépouillées de leurs droits. 

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