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Jeudi 28 Mars 2024
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Promotion et sauvegarde d’un art spirituel ancestral

Après le succès de la première édition, l’Association Darqaouiya Harraqiya des arts du Madih et Samaâ organise le deuxième Festival «Les Nuits du Samaâ» à Essaouira, et ce à l’occasion du Aid Al Mawlid Annabaoui. Plusieurs troupes prennent part à cette manifestation qui se poursuit jusqu’au 1er décembre.

Promotion et sauvegarde d’un art spirituel ancestral
Les Haddarat Souiriyat sont souvent invités à des festivals qui honorent ce genre de prestations soufies et le font connaître à d’autres peuples et civilisations.

«Le patrimoine artistique spirituel et son rôle dans la diffusion de la culture de la paix» est l’intitulé de cette deuxième édition, dont la stratégie est de promouvoir ce legs ancestral culturel immatériel, dans toutes ses catégories et ses spécificités, et de le transmettre aux futures générations. C’est dans ce sens que travaille l’Association, afin de faire revivre le patrimoine artistique et culturel de la ville des quatre alizées. Cette édition connaît la participation de troupes et «Taïfa» réputées, ainsi que des «Mounchidine» de plusieurs villes du Royaume. Au cours cet événement, les organisateurs ont prévu de rendre un vibrant hommage à Lhajja Latifa Boumzough, l’artiste et la présidente de l’Association Haddarat Souiriyat, dont l’objectif est de sauvegarder ce legs ancestral d'Al Hadra, le faire connaître et le faire aimer aux générations montantes.
«Notre souhait est aussi de faire évoluer cet art, en faisant des recherches approfondies, afin de le renouveler, tout en gardant son essence et son identité historique. On peut déceler ce renouveau dans le fait de la fusion entre Al Hadra et l’art Gnaoui qui sont tous les deux connus dans la ville d’Essaouira», souligne Latifa Boumzough. Ce qui explique la mosaïque de cette ville sur le plan culturel, artistique et social.
Car tout comme l’art Gnaoui, Al Hadra signifie présence divine et les Haddarat sont les femmes qui pratiquent la musique de transe féminine du même nom. Au cours de leur veillée, elles pratiquent un chant spirituel qui conduit à la transe, s’apparentant à la fois au Rabbani (danse extatique des Aïssaoua) et à la lila (rite de possession des Gnaoua). Le rôle social de la Haddarat ne se limite pas à la thérapie par la transe, elles accompagnent aussi les manifestations de la vie musicale à Essaouira ainsi que les rites de passage qui scandaient la vie quotidienne, comme la naissance, la circoncision ou le mariage.
Les Haddarat Souiriyat sont souvent invités à des festivals qui honorent ce genre de prestations soufies et le font connaître à d’autres peuples et civilisations. «La création de notre Association n’est pas le fait du hasard, mais s’est révélée une nécessité, afin de ne pas perdre ce patrimoine souiri. Nous sommes aussi conscientes de la responsabilité qui nous incombe pour conserver ce legs hérité de nos familles ancestrales et transmis de génération en génération», renchérit-elle. Par ailleurs et dans le même contexte, des conférences abordant la thématique de l’art soufi et spirituel sont programmées pour la journée du 1er décembre, avec la participation de professeurs universitaires et de spécialistes en la matière.                            

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