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Quatre femmes artistes, quatre parcours

«Des femmes artistes en Afrique et au Moyen-Orient». C'est l’une des conférences programmées pour la cinquième édition de Visa For Music où sont intervenues des femmes artistes et des organisatrices de spectacles de divers horizons. Il s’agit de l’Irakienne Nadin Al Khalidi, des Camerounaises Lornoar et Nathalie Njoya et de la Marocaine Nabila Maan.

Quatre femmes artistes, quatre parcours
Lornoar chantant lors de la cérémonie d’ouverture de Visa For Music.

Une rencontre très intéressante, à plus d’un titre, qui a montré le parcours de chacune de ces femmes, les obstacles qu’elles ont rencontrés, que ce soit au niveau de la société ou en encore de la famille, puis les défis qu’elles ont relevés pour arriver à ce qu’elles sont maintenant, en concrétisant leur rêve et leur passion. En prenant la parole, Nadin Al Khalidi, cette native de Bagdad, qui a fui les zones de guerre pour aller vivre en Suède avec sa sœur et ses parents, a évoqué sa décision d’affronter la vie avec ses challenges et ses défis. «J’ai été très passionnée par la musique. Et pour cela, je voulais devenir comme les autres artistes de renommée que j’aimais, notamment Bob Dylan. J’ai commencé à chanter en arabe avec mes collègues musiciens. Ce n’était pas évident, car il y avait ce problème de différence de cultures et de traditions. Mais j’ai combattu pour imposer ma personnalité et devenir ce que je suis actuellement, en compagnie du Taraband avec qui nous avons joué un peu partout dans le monde. J’ai voulu suivre mon idole Joan Baez qui était pour moi un modèle et un messager», souligne la chanteuse et musicienne Nadin Al Khalidi, qui considère sa musique comme un outil pour connecter l'Est et l'Ouest.De son côté, l’artiste camerounaise Lornoar, qui toute petite s’est passionnée pour la musique, a raconté la vie difficile qu’elle a menée à ses débuts et tous les genres de harcèlement qu’elle a subis. «Au sein de ma famille, ce n’était pas évident de devenir chanteuse. Comme je suis fille d’un enseignant et d’une infirmière, c’était une catastrophe et une honte pour eux que leur fille devienne chanteuse. Je n’étais pas une fierté pour eux, d’autant plus que je travaillais la nuit. Mais un jour mon père m’a dit, si tu veux être chanteuse, il faut continuer tes études. Effectivement, c’était un bon conseil, parce que cela m’a beaucoup aidé dans ma carrière. Il fallait refuser énormément de choses pour m'imposer en tant que chanteuse qui veut plaire par sa voix et non par autre chose», affirme Lornoar, dont le souci était de gagner tous les publics. C’est pour cela qu’elle a choisi de chanter en plusieurs langues en plus sa langue vernaculaire, le patois.
La chanteuse et compositrice marocaine, Nabila Maan, a aussi rejoint sa collègue dans le fait qu’être chanteuse chez certaines familles n’est pas considéré comme un métier. «Car tous les parents préfèrent que leurs enfants soient plutôt ingénieurs, médecins ou avocats, mais pas chanteurs. J’ai été frustrée au début, mais je suis arrivée à m’imposer et à démarrer ma carrière à l’âge de 17 ans. J’ai pu enregistrer deux albums et me produire dans des festivals au Maroc. Après cela, j’ai voulu avoir une carrière internationale pour m’ouvrir à d’autres publics du monde. Il faut dire que Brahim El Mazned a beaucoup de mérite pour ce qu’il entreprend en essayant d’exporter la musique marocaine ailleurs. Grâce à lui, j’ai pu me produire dans d’autres pays. Ce qui a propulsé ma carrière et m’a donné plus d’ambition», précise Nabila qui pense que les problèmes des artistes sont les mêmes pour un homme ou pour une femme. «En général, pour les gens, l’art n’est pas un métier. On me pose souvent la question, qu’est-ce que tu fais à part chanter. Je réponds : “beaucoup de choses, je travaille ma voix, mon instrument, je compose…” Pour moi, c’est une passion et un beau métier que je vis chaque jour», renchérit-elle.
La Camerounaise Nathalie Njoya, coordinatrice du programme Escale Bantoo, cette militante en matière artistique, a raconté à l’assistance comment elle a gravi les échelons pour devenir une productrice de spectacles de théâtre, puis de musique, mettant en avant plusieurs talents de la jeune génération. «Ici, dans Visa For Music, nous sommes venus avec six chanteuses, quatre du Cameroun, une du Congo démocratique et une de France. On a participé au programme Tabadoul pour que nos quatre chanteuses camerounaises puissent travailler avec des musiciennes marocaines». Quatre beaux parcours qui dénotent un grand militantisme et une forte volonté pour s’affirmer.                             

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