Menu
Search
Mardi 16 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 16 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Régions

Quid de la préservation du patrimoine matériel et immatériel de Mogador ?

Le patrimoine matériel et immatériel indéniable de la ville d’Essaouira bénéficie, ces dernières années, d’efforts colossaux pour sa préservation, sa réhabilitation et sa valorisation dans le cadre d'un chantier multipartite, basé sur la synergie et le pragmatisme, avec comme ambition, à terme, de renforcer la vocation de cette cité atlantique.

Quid de la préservation du patrimoine matériel et immatériel de Mogador ?
Il est impératif que les actions de réhabilitation ne se limitent pas qu’à certains sites, à cause des déséquilibres existant dans leur mise en œuvre.

À l’image des autres villes du Royaume, à Essaouira, plusieurs départements ministériels et acteurs associatifs se considèrent comme des «protecteurs» du legs architectural de cette cité emblématique, laboratoire d’une expérience novatrice en 1997 avec le «Réseau villes côtières historiques», initié par l’UNESCO. Ainsi, la cité des Alizés a vécu au rythme d’actions consécutives visant à en préserver le cœur historique tout en intégrant les normes modernes. Aux efforts des autorités locales et gouvernementales s’ajoutent ceux de la société civile. 
Dans ce sens, Mina El Mghari, professeure d'histoire, d'architecture et du patrimoine à l'Université Mohammed V de Rabat, a mis en avant les initiatives menées par l’Association Essaouira-Mogador qui en constituent un exemple louable. «L’Association contribue à la sauvegarde à la fois du patrimoine immatériel et matériel de la ville. L’organisation et le suivi de festivals dans des lieux de mémoire de la ville permet d’interpeller les consciences nationales et internationales pour une meilleure connaissance et assimilation de ces patrimoines», a-t-elle expliqué. 
Le rôle que joue également le ministère de la Culture dans ce chantier est fort considérable, à travers des initiatives de restauration et de réhabilitation du patrimoine de la cité de Mogador. Ces chantiers, menés par la Direction du patrimoine, sont ponctuels et de grande envergure, comme en témoignent l’embellissement de la Sqala et la mise en valeur du mobilier urbain, la réfection des enduits de l’ensemble de la muraille de la ville, la restauration des grandes portes, etc. La restauration du bastion de Bab Marrakech en constitue un modèle majeur. Il a non seulement été restauré, mais réhabilité pour servir de galerie et d’atelier d’art. Un autre exemple éloquent de réhabilitation du patrimoine, dans le cadre d’un partenariat entre le ministère de la Culture et l’Association Essaouira-Mogador, concerne le Complexe abritant la synagogue Simon Attias, «Bayt Dakira» et le Centre d’études et de recherches Haïm Zafrani sur les relations entre judaïsme et Islam, qui sera inauguré prochainement. 
De même, certains monuments religieux, tels que les mosquées, ont été pris en charge par le ministère des Habous et des affaires islamiques, à l’image de la restauration réussie de la grande mosquée Sidi Youssef. Plusieurs autres acteurs sont associés dans cet élan, tels que la Direction générale des collectivités locales (DGCL) relevant du ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Habitat et de la politique de la ville, ainsi que la municipalité et le Conseil de la région de Marrakech-Safi.
Selon Mina El Mghari, en dépit de telles actions «visibles», il est impératif que ces initiatives ne se limitent pas qu’à une partie du site, pointant du doigt l’existence de déséquilibres importants dans la mise en œuvre des différentes actions de conservation. Elle a, en outre, estimé que les responsabilités envers le patrimoine d’Essaouira n’ont toujours pas été suffisamment clarifiées, et qu’il est aujourd’hui plus urgent qu’une évaluation rigoureuse des actions menées et des actions omises soit faite. «Nombre d’actions et d'orientations restent d’actualité et devront être reconduites comme, à titre d’exemple, la réhabilitation du Mellah, projetée depuis quelques années mais qui tarde à voir le jour», a-t-elle insisté.
«Un plan de gestion du patrimoine de la médina d’Essaouira ne peut être conçu sans la reconnaissance de ce lieu dans la complexité et la pluralité de la trame de son passé, des savoir-faire ancestraux et de la valeur de ses espaces. La viabilité des villes historiques ne peut se concevoir sans puiser dans l’histoire et dans l’identité du lieu», a-t-elle conclu.  

Lisez nos e-Papers