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Le Trésor n’arrive pas à mobiliser de ressources conséquentes cette année. Les recettes ordinaires qu’il a engrangées se sont certes nettement accrues au terme du premier semestre de l’année en cours, mais cette embellie est due surtout à un élément exceptionnel. En effet, l’exécution de la loi de finances, sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, laisse apparaitre une progression de 20,5% des recettes ordinaires qui se sont établies à 140,6 milliards de DH, selon les dernières statistiques de la Trésorerie générale du Royaume (TGR). Un bond que celle-ci explique par un versement exceptionnel de 24 milliards effectué à partir du compte d’affectation spéciale intitulé «Compte spécial des dons des pays du Conseil de coopération du Golfe» au profit du Budget général. Excepté ce versement, les recettes ordinaires ont baissé de 0,1%.
Cette évolution résulte, d’une part, de la hausse des recettes non fiscales de 251,4%, des droits de douane de 17,1%, des impôts indirects de 5,6% et, d’autre part, du repli des impôts directs de 3,7% et des droits d’enregistrement et de timbre de 2%.
Globalement, les recettes fiscales ont atteint 108,7 milliards à fin juin 2018, en accroissement de 1%, tirées par les recettes douanières de 7,4% à 32,1 milliards, au moment la fiscalité domestique a cédé à la baisse de 2,2%, s’établissant à 71 milliards.
Dans le détail, la hausse des recettes douanières provient notamment des droits de douane (17,1% à 5,1 milliards), TVA à l’importation (8,1% à 19,3 milliards), alors que la TIC sur les produits énergétiques n’a progressé que de 0,4% à 7,77 milliards.
S’agissant de la fiscalité domestique, les recettes de l’impôt sur les sociétés ont atteint 26,1 milliards à fin juin dernier, en diminution de 10,6%, les recettes de l’IR ont crû de 5,1% à 21,6 milliards.
La TVA à l’intérieur a rapporté, quant à elle, 13,1 milliards au premier semestre, en hausse de 3,7%, selon la TGR qui précise que le montant global des remboursements de TVA à l’intérieur s’est élevé à 2,894 milliards à fin juin 2018 contre 3,157 milliards à fin juin 2017.
Par contre, les recettes provenant des droits d’enregistrement et du timbre ont diminué de 2% à 9 milliards. Pour ce qui est des recettes non fiscales, elles ont bondi de 251,4%, se chiffrant à 31,9 milliards, en raison notamment de l’augmentation des versements des CST au profit du budget général (26 milliards, contre 1,1 milliard un an plus tôt) et de la redevance gazoduc (944 millions de DH contre 586 millions de DH), au moment où les recettes de monopole ont reculé à 3,2 milliards contre 4,8 milliards un an auparavant.
En ce qui concerne les dépenses ordinaires, elles ont progressé de 1,2%, totalisant 110,31 milliards, avec une hausse de 0,5% des dépenses de personnel (53,23 milliards), de 0,3% des charges en intérêts de la dette (15,8 milliards), une baisse de 45,4% des émissions de la compensation (8,2 milliards).
Les dépenses d’investissement ont, quant à elles, progressé de 6% à 31,2 milliards à fin juin 2018.
Cette évolution des recettes et des dépenses s’est traduite par un solde ordinaire positif de 30,3 milliards contre un solde positif de 7,7 milliards un an auparavant et un déficit du Trésor de 16,5 milliards, compte tenu d’un solde négatif de 15,5 milliards dégagé par les comptes spéciaux du Trésor et les services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), contre un déficit du Trésor de 11,7 milliards à fin juin 2017.
