Réduire de 15% la consommation énergétique des cités universitaires

L’économie d’énergie, l’un des objectifs majeurs de la stratégie nationale de l’efficacité énergétique, fait désormais partie des soucis du ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. En effet, ce département a lancé, lundi à Rabat, un projet visant à instaurer un système de gestion d’énergie efficace, selon la norme ISO 50001 au niveau de 23 cités universitaires, en vue de réduire d’au moins 15% la facture énergétique, qui s’est élevée à 26 millions de dirhams en 2017, tout en contribuant à la réduction des émissions des gaz à effet de serre.
 Initié par l’Office national des œuvres universitaires sociales et culturelles avec le soutien de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ), ce projet, qui s’étalera sur une durée de trois ans, prévoit également des mesures d’accompagnement en termes de communication et de sensibilisation à l’adresse des responsables des bâtiments, du personnel et des étudiants des différentes cités universitaires.
Intervenant lors de la cérémonie de signature de la convention-cadre de partenariat relative à ce projet, le ministre de l’Éducation nationale, Saïd Amzazi, a indiqué que la hausse constante du coût de l’énergie et les impératifs environnementaux font aujourd’hui de la performance énergétique un enjeu de premier plan pour l’ensemble des acteurs publics et privés. «La gestion systématique de l'énergie permet d'améliorer la compétitivité et les performances, d'accroître la productivité et de répondre aux engagements en matière de développement durable», a-t-il souligné. Une idée que partage Saïd Mouline, directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique, qui a rappelé que l’économie d’énergie fait partie des axes de l’efficacité énergétique. Un objectif désormais érigé en priorité nationale et le pays dispose désormais d’une stratégie qui vise à réaliser une économie d’énergie de l’ordre de 20% dans la consommation finale en 2030, ce qui équivaut à l’économie d’un montant de 70 milliards de dirhams. «L’intégration de l’efficacité énergétique dans les secteurs énergivores tels que les transports, l’industrie, le bâtiment, l’agriculture et l’éclairage public dans les villes représente un enjeu majeur. Nous pouvons effectuer des économies d’énergie soit par l’utilisation des nouvelles technologies, soit par la production de sa propre énergie ou encore par le changement des comportements des citoyens et c’est dans ce cadre que s’inscrit ce projet qui permettra de sensibiliser les étudiants à l’importance de la rationalisation de l’usage de l’énergie», explique M. Mouline dans une déclaration accordée au «Matin».
Pour sa part, Götz Schmidt-Bremme, ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Maroc, a rappelé que la réalisation de ce projet s’inscrit dans le cadre de la coopération maroco-allemande, qui porte sur plusieurs domaines, notamment l’énergie, le développement durable et l’eau. Évoquant la transition énergétique, le haut responsable a rappelé que cette composante demeure essentielle pour la lutte contre les changements climatiques et l’économie des énergies.
Il convient de souligner que ce projet, dont la mise en œuvre nécessitera un budget de 10 millions de dirhams, portera dans un premier temps sur deux cités universitaires pilotes. Quant à sa mise en œuvre, elle se fera en trois phases essentielles. Il s’agira ainsi dans un premier temps d’établir un pré-diagnostic organisationnel et un audit énergétique. Il sera question ensuite d’établir la structure organisationnelle et technique du système de gestion d’énergie au sein des cités avant de mettre en œuvre le système de gestion d’énergie.