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La réforme de la haute fonction publique, un préalable à celle de l'administration

Le département de la Réforme de l’administration et de la fonction publique a organisé, hier, un Forum national sur la haute fonction publique. L’objectif de cet important rendez-vous est d’enclencher une réflexion profonde et multipartite afin d’instaurer une réforme basée sur la gestion des compétences plutôt que sur la gestion des carrières.

La réforme de la haute fonction publique,  un préalable à celle de l'administration
Ce Forum constitue la première pierre dans cette opération de réforme qui commence par le haut ciblant l’élite de la fonction publique

Le ministère chargé de la Réforme de l’administration et de la fonction publique a organisé, hier à Skhirate, le Forum national sur la haute fonction publique. Cet important événement se veut le prélude à la première phase de la réforme de la fonction publique que S.M. le Roi a placée au cœur des priorités nationales, comme l’a souligné Mohamed Ben Abdelkader, ministre chargé de la Réforme de l’administration et de la fonction publique. Selon le responsable gouvernemental, la question posée est de savoir comment aborder cette réforme. «Le modèle marocain est régi par le statut de la fonction publique qui commémore 60 ans d’existence et qui est donc largement dépassé. Il y a beaucoup de complexité et de retards dans le rythme de modernisation et d’évolution du système de la fonction publique. C’est pour cela qu’on a convenu de commencer par le haut. Il s’agit d’un corps malade et il faut donc attaquer la matière grise et commencer par le haut, par l’élite de la fonction publique et administrative et les postes de responsabilité. Nous avons donc réuni presque 600 hauts responsables de l’administration publique pour la première fois. L’objectif est de se pencher sur l’avenir de la fonction publique», a-t-il dit en expliquant au «Matin» les enjeux de ce Forum. Cet évènement, marqué par le message Royal et la participation du Chef du gouvernement, du ministre chargé de la Réforme de l’administration et le secrétariat général du gouvernement, a ainsi pour objectif de réitérer et de renouveler la volonté politique de la réforme. «Une volonté politique du gouvernement qui tend à s’inscrire parfaitement dans les directives de S.M. le Roi visant à accélérer et approfondir les réformes et toutes les mesures législatives, organisationnelles de la réforme de l’administration publique. Et ce pour qu’on puisse doter notre pays d’un nouveau modèle de l’administration publique permettant cette transition d’un modèle de fonction publique basé sur la gestion des carrières à un nouveau modèle basé sur la gestion des compétences, ainsi que l’a souligné S.M. le Roi dans sa lettre adressée aux participants à ce Forum», nous a expliqué Mohamed Ben Abdelkader. Ainsi, ce Forum constitue la première pierre dans cette opération de réforme qui commence par le haut ciblant l’élite de la fonction publique, notamment les hauts responsables. Cette catégorie est composée de quelque 705 hauts responsables (dont 28 secrétaires généraux, 22 inspecteurs généraux, 206 directeurs des administrations centrales…). Il faut rappeler qu’entre 2011 et 2017 ce sont 762 nominations qui ont été enregistrées à ces postes, dont 94 femmes.
Prenant la parole au cours de ce Forum, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a insisté sur l’importance de cette rencontre en soulignant que la réforme de l’administration est un chantier stratégique prioritaire et urgent pour le gouvernement. Il a attiré l’attention sur l’importance d’avoir une vision globale pour entreprendre une réforme profonde de l’administration. L’objectif principal, estime-t-il, c’est l’efficacité et l’efficience, la responsabilité et l’éthique dans le respect de l’intérêt public et les principes du service public. Il a annoncé, dans ce cadre, que les concertations avec les différents intervenants sont dans les dernières phases pour adopter une charte de la déconcentration. Un autre chantier est également en cours, annonce-t-il, concernant la réforme du statut des inspections générales pour leur permettre de jouer un rôle dans l’efficacité de l’administration publique. Pour sa part, le secrétaire général du gouvernement, Mohamed Hajoui, a attiré l’attention sur l’importance de la diffusion des principes de la gestion moderne et la place à donner à l’action commune. Selon lui, il faut agir pour gagner plusieurs défis dans le cadre de la réforme de l’administration. Le premier défi stratégique concerne la coordination interministérielle qui doit permettre la coordination et la concertation entre les différents secteurs et départements. Le deuxième défi est relatif à la convergence des différentes stratégies publiques. Le dernier défi est en relation avec la mise en place d’un nouveau système d’évaluation des différentes politiques publiques. Il faut le souligner, trois ateliers ont été organisés dans le cadre de ce forum dont le but était de recueillir de la part des hauts responsables des recommandations et propositions à prendre en considération dans le cadre de la réforme envisagée de la Haute Fonction publique. Il s’agit d’ateliers ayant pour titres l’accès à la haute fonction publique, la professionnalisation de la haute fonction publique et la contractualisation et l’évaluation.
Ainsi, comme l’a confirmé Mohamed Ben Abdelkader, cette vision de réforme a emprunté une méthodologie de travail qui consiste à faire adhérer et participer les principaux acteurs que sont les hauts fonctionnaires. «Par la suite, nous allons soumettre ces recommandations à l’appréciation du Haut Conseil de la Fonction publique très prochainement avant de les inscrire dans le circuit législatif». 

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