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Rencontre-débat sur la région comme moteur de développement territorial, regards croisés Maroc-France

Des présidents et des vice-présidents de régions du Maroc et de France, des élus et différents partenaires de la coopération décentralisée ont échangé leurs idées et réflexions, mardi dernier à Paris, sur le rôle de la région comme moteur de développement territorial.

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L'ambassade du Maroc en France a organisé, mardi soir, une rencontre-débat sur la région comme moteur de développement territorial, l’occasion pour différents intervenants de croiser leurs regards et d’échanger idées et réflexions sur un sujet d’actualité tant au Maroc qu’en France. La rencontre, qui a réuni des présidents et des vice-présidents de régions du Maroc et de France, des élus et différents partenaires de la coopération décentralisée des deux pays, en présence de l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, a permis de passer en revue les grands objectifs du développement territorial et régional dans les deux pays et de partager les enjeux du moment, notamment en matière de financement et de mise en œuvre des politiques. Donnant le ton à cette rencontre, l’ambassadeur du Maroc en France a affirmé que parce qu'il est au cœur des mutations économiques, sociales et environnementales que nous vivons, le thème du développement territorial est d'actualité tant au Maroc qu'en France. Et même si le contexte de chaque pays est différent, il y a beaucoup de points communs. En effet, a-t-il dit, les deux pays s'inscrivent dans un contexte de réformes de la carte des territoires : au Maroc, le plan de régionalisation avancée vise à réduire les disparités entre régions, à favoriser un développement plus proche des citoyens, plus inclusif et solidaire et plus participatif, mais aussi un développement plus créateur de richesse et d'emplois. En France, plusieurs lois sont venues pour exprimer la volonté de renforcer les prérogatives et les compétences des territoires et d'en simplifier l'organisation.
Au Maroc comme en France, les réalités des territoires ruraux, des villes petites et moyennes imposent une prise en charge sérieuse qui implique nécessairement les régions, a indiqué M. Benmoussa, ajoutant qu’ici et là, le phénomène de la mondialisation a accéléré la métropolisation et entraîné le déclin de certains territoires moins favorisés. Selon M. Benmoussa, le partage d’expérience et les regards croisés sur ces sujets entre les deux pays peuvent nourrir les réflexions en cours dans chacun des deux pays et contribuer à identifier de nouvelles pistes de coopération entre les institutions nationales, les institutions décentralisées, les entreprises ou les acteurs de la société civile.

Hervé Morin, président des régions de France, a lui aussi soulevé l'opportunité et l'extrême actualité de la thématique de la région comme moteur de développement territorial, en rapport avec la nécessité impérieuse d'entendre «les cris des territoires» et de répondre aux demandes pressantes des citoyens. Au-delà de l'importance cruciale que revêt la décentralisation, la question qui se pose actuellement, en France comme au Maroc, est la nécessité d'adopter des politiques différenciées en fonction des territoires à besoins différents, a-t-il indiqué, soulignant l'importance d'une gouvernance territoriale adaptée aux problématiques socio-économiques propres à chaque région. Chaque région doit disposer de son propre modèle de gouvernance, a-t-il préconisé, en soulevant la question de l'adaptation de la législation selon les territoires qui demeure, selon lui, «un champ immense».
Dans son intervention, M, Morin a également abordé l'épineuse question du «retournement territorial» ou comment relever le défi de recréer les conditions de développement dans des territoires en déficit de croissance. Une problématique qui se pose en France comme au Maroc, a-t-il dit. S'agissant de la coopération décentralisée entre les deux pays, elle permettrait, selon le président des régions de France, de créer un point d'ancrage de part et d'autre et de faciliter notamment l'accès du marché métropolitain aux entreprises marocaines et le marché marocain et, au-delà, africain à leurs homologues françaises.

Pour sa part, le président de l’Association des régions du Maroc, Mohand Laenser, après avoir évoqué la genèse de la décentralisation et la déconcentration au Maroc, a livré un aperçu sur l'état des lieux de la régionalisation avancée au Maroc qui a été institutionnalisée par la Constitution de 2011 et par la loi organique sur la régionalisation. «Bien que la mise en œuvre de la régionalisation avancée peine à se concrétiser au Maroc, le chantier bénéficie d'un fort soutien Royal, ce qui a permis de réaliser des avancées assez remarquables, a-t-il souligné. Il a dans ce contexte souligné l’importance de la coopération décentralisée, notamment avec la France, pays envers lequel le Maroc se tourne notamment pour ce qui est de la formation des cadres nécessaires à une bonne mise en œuvre de la régionalisation. La coopération avec la France en matière de développement des territoires permettra également d’éviter la reproduction de modèles ou d’expériences qui n’ont pas abouti ou qui ont montré leurs limites, a-t-il dit, tout en se félicitant de l’amitié et de la solidarité entre les régions du Maroc et de France. n
L.M.

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