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Reprise des négociations pour un règlement «incertain» du conflit syrien

Délocalisés à Vienne pour des «raisons logistiques», les pourparlers pour le règlement de la crise syrienne, organisés habituellement à Genève, se tiennent depuis jeudi dans la capitale autrichienne. Ils se poursuivent ce vendredi avec l'objectif incertain de rapprocher les vues des belligérants et de tous les acteurs impliqués dans ce conflit qui dure depuis bientôt sept ans.

Reprise des négociations pour un règlement «incertain» du conflit syrien

Les huit précédents rounds de négociations autour de la crise syrienne, qui se déroulaient à Genève, s'étaient soldés par un échec, les deux parties refusant de dialoguer directement, ce qui laisse craindre la persistance du blocage, notamment à cause des divergences sur le sort du Président Bachar Al Assad et aussi au sujet des modalités d'amorcer une véritable transition démocratique dans une Syrie déchirée et théâtre de luttes entre les puissances régionales et internationales.
Ce neuvième round à Vienne, auquel participent le gouvernement et les groupes d'oppositions syriens, est axé sur l'aspect constitutionnel du programme de mise en œuvre de la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU. Un texte soutenu par la communauté internationale qui cherche essentiellement à mettre au point une nouvelle Constitution et à organiser des élections supervisées par les Nations unies en Syrie. Des négociations qui seront suivies après coup par la tenue, les 29 et 30 janvier, d'un «Congrès du dialogue national syrien» à Sotchi (Russie), destiné à promouvoir le processus de paix sous l'égide de l'ONU. Pour l'émissaire onusien chargé du dossier, Staffan de Mistura, les pourparlers de Vienne interviennent dans une phase «très critique» dans ce conflit. Mais pour tenter d'amorcer une réelle relance dans les discussions, il a suggéré d'axer principalement les discussions sur le volet constitutionnel, moins délicat que celui des élections et surtout la question de la place du Président syrien.
«Par définition, je suis optimiste», a commenté à Vienne l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie. «C'est un moment tout à fait crucial», a-t-il ajouté, notant que le gouvernement et l'opposition avaient promis d'envoyer des délégations complètes. 

Dans une déclaration à la presse après son arrivée à Vienne, le chef de la délégation de l'opposition syrienne, Nasr Al Hariri, a d'emblée plaidé pour un réel changement politique en Syrie fondé sur la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU. Laquelle résolution prévoit, notamment, un cessez-le-feu et la fin des attaques meurtrières contre les civils. Car, pour lui, «ce sont les conditions préalables à une solution politique», avant d'accuser le régime syrien de «s'accrocher à une solution militaire pour reprendre le pouvoir».
Tout en assurant que l'objectif de l'armée syrienne libre est de chasser et de neutraliser les combattants étrangers et les terroristes et mettre fin à une dictature qui opprime et tue le peuple syrien, M. Al Hariri a alerté la communauté internationale sur la dégradation de la situation humanitaire en Syrie. Il a aussi affirmé que l'issue des négociations de Vienne déterminera d'une manière décisive la participation ou non de l'opposition syrienne aux prochaines discussions parrainées par Moscou à Sotchi, appelant la Russie à faire pression sur le régime syrien pour accepter des négociations directes.  De nombreuses initiatives ont été lancées pour tenter de régler le conflit syrien, qui a fait plus de 340.000 morts depuis 2011. Huit rounds de négociations ont déjà eu lieu et ont abouti à un accord sur la mise en place de quatre «zones de désescalade», permettant une diminution des violences sans les faire cesser.
Le 14 décembre dernier, l'émissaire de l'ONU a accusé Damas d'avoir provoqué l'échec des pourparlers de Genève en refusant de dialoguer avec l'opposition. «C'est une occasion en or manquée», avait déploré M. de Mistura, à l'issue du 8e round de négociations à Genève. 
 

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