Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

Roger Torrent élu président du nouveau parlement de la Catalogne

Le député régional Roger Torrent, du Parti Gauche républicaine de Catalogne (ERC), a été élu mercredi président du parlement catalan issu des élections régionales anticipées du 21 décembre dernier.

Roger Torrent élu président du nouveau parlement de la Catalogne
La candidature de Torrent a reçu l’appui des trois groupes indépendantistes du parlement.

Roger Torrent, 38 ans, a été élu par 65 voix pour contre 56, lors de la séance inaugurale de ce parlement régional, durant laquelle les partis indépendantistes ont récupéré la majorité absolue au sein du bureau du parlement, avec en plus de la présidence, un poste de vice-président et deux postes de secrétaires. Le parti centriste Ciudadanos, arrivé premier aux élections du 21 décembre, mais sans pouvoir empêcher les indépendantistes d’obtenir la majorité des sièges, a obtenu deux postes au bureau du parlement alors que le Parti socialiste catalan (PSC) a récupéré le poste restant. La candidature de Torrent a reçu l’appui des trois groupes indépendantistes du parlement, à savoir ceux d’ERC et des partis Ensemble pour la Catalogne (Junts per Catalunya) et Candidature d’unité populaire (CUP), alors que le candidat de Ciudadanos, José María Espejo-Saavedra, n’a obtenu que 56 voix et a été désigné deuxième vice-président.
Ciudadanos avait remporté les élections régionales anticipées en Catalogne avec 25,35% des voix et 37 sièges au parlement régional, mais il a peu de chances de réunir une majorité lui permettant de former un exécutif, selon 
les observateurs.
La deuxième liste ayant obtenu le plus de voix a été celle du parti Ensemble pour la Catalogne (Junts per Catalunya) avec 21,68% des voix et 34 sièges, suivi de la coalition Gauche républicaine catalane-Catalogne oui (Esquerra Republicana de Catalunya-Catalunya Sí) avec 21,41% des voix

et 32 sièges. Le PSC s’est classé en quatrième position avec 13,86% des voix et 17 sièges, suivi de la coalition CatComú-Podem avec 7,44% des suffrages et 8 sièges, de Candidature d'unité populaire (CUP) avec 4,45% des suffrages et 4 sièges et enfin du Parti populaire catalan (PPC) avec 4,23 des voix et 3 sièges. La Chambre avait été dissoute par le gouvernement central le 27 octobre, après le vote suivi par toute l'Europe d'une déclaration unilatérale d'indépendance. Les séparatistes avaient alors fondé 
une république indépendante, mort-née.
Mariano Rajoy avait, en effet, immédiatement destitué Carles Puigdemont et son exécutif, prenant le contrôle direct de la Catalogne, privée au passage de l'autonomie reconquise après la mort de Francisco Franco. Il avait convoqué ces nouvelles élections régionales pour le 21 décembre, dans l'espoir d'apaiser la situation, alors que la région est divisée presque à parts égales sur la question de l'indépendance.
Le camp sécessionniste part à la reconquête du pouvoir régional, un parcours d'obstacles alors que trois des leurs sont en détention provisoire pour «rébellion» ou «sédition» et cinq autres, dont Carles Puigdemont, en exil volontaire à Bruxelles. L'élection de Torrent à la tête de la chambre est un premier round : à ce poste, il arbitrera les sessions parlementaires houleuses à venir. Son élection a été rendue possible par le vote blanc des huit élus du groupe Catalunya en Comun, proche de Podemos.
La deuxième étape consistera à contrôler le bureau du parlement, qui décide de l'ordre du jour et du respect du règlement. C'est ce «bureau» qui acceptera ou non une investiture à distance de Carles Puigdemont. Reste que Mariano Rajoy n'acceptera en aucun cas une présidence de Carles Puigdemont depuis Bruxelles, via internet et vidéoconférence, d'une région de 7,5 millions d'habitants où vivent 16% des Espagnols. «Je contesterai le premier acte administratif», qui ira dans ce sens, a-t-il dit à des journalistes mardi.
Un tel recours entraînera la saisine de la Cour constitutionnelle, qui selon toute probabilité gèlera l'investiture. Cela débouchera sur un nouveau scénario de blocage : le gouvernement central continuera à diriger directement la Catalogne privée de l'autonomie à laquelle ses habitants, très partagés sur l'indépendance, tiennent tant. 

Lisez nos e-Papers