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Rome semble prête à réduire son déficit

Rome semble prête à réduire son déficit
Le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, s'est dit ouvert à une baisse du niveau de déficit. Ph. AFP

Le gouvernement italien, jusqu'ici inflexible, semble désormais disposé à modifier son budget 2019 afin d'éviter un bras de fer avec Bruxelles, mais surtout pour réduire les tensions sur les marchés financiers. Ce changement de ton a entraîné un bond de 3% de la Bourse de Milan et un net relâchement du spread, le très surveillé écart entre les taux d'emprunt italien et allemand à dix ans. Celui-ci s'est réduit à 286 points, contre 307 à la clôture vendredi soir. «Si durant la négociation avec Bruxelles le déficit doit diminuer un peu, pour nous, cela n'est pas important», a déclaré M. Luigi Di Maio, le leader du Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème), un des deux partis de la coalition au pouvoir en Italie avec la Ligue (extrême droite). La Commission européenne a rejeté le 23 octobre le projet de budget italien pour 2019, qui prévoit officiellement un déficit à 2,4% du PIB. Bruxelles juge irréalistes les prévisions italiennes, estimant que le déficit atteindra 2,9%, bien loin des engagements du précédent gouvernement de centre gauche (0,8%). 
Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, a lui-même affirmé lundi que le gouvernement appliquerait «le bon sens». Luigi Di Maio a souligné que «le sujet n'était pas les chiffres, mais les citoyens». Il a ainsi réaffirmé l'importance de mettre en place un revenu de citoyenneté pour les plus démunis, de réformer la loi sur les retraites pour permettre un départ anticipé et d'indemniser les petits épargnants ayant été floués par la faillite de banques. La question qui se pose désormais est : jusqu'où Rome est-elle prête à abaisser son niveau de déficit et cela sera-t-il suffisant pour satisfaire Bruxelles ? «La possibilité d'un compromis avant la décision finale sur une procédure de déficit excessif est plutôt mince. La distance entre la position italienne et ce qui serait requis par le cadre budgétaire (européen) est si large que, si le gouvernement devait essayer de le respecter, il changerait complètement de direction», a estimé l'économiste Lorenzo Codogno, fondateur de LC Macro Advisors. Rome semble avoir pris, au moins pour une part, conscience de l'impact des tensions sur les marchés qu'engendre sa politique. 

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