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Saad Eddine El Othmani : «Le gouvernement tient à mener à bien les négociations tripartites. La porte du dialogue avec les partenaires sociaux n’est pas fermée»

La question du blocage du dialogue social est revenue au Parlement lors de la séance consacrée à la politique générale. Interpellé à ce sujet, le Chef du gouvernement a estimé qu’il était prématuré de parler d’échec précisant que la porte du dialogue restait ouverte.

Saad Eddine El Othmani : «Le gouvernement tient à mener à bien les négociations tripartites. La porte du dialogue avec les partenaires sociaux n’est pas fermée»
Le Chef du gouvernement se veut rassurant malgré le scepticisme des syndicats.

Le Chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, s’est exprimé sur le dialogue social, à l’occasion de la séance mensuelle consacrée aux réponses aux questions de politique générale. S’adressant lundi aux députés, il a souligné que pour lui, il ne faut pas parler d’échec. «Plusieurs rencontres ont eu lieu dans le cadre du dialogue social. S’il est vrai qu’aucun accord n’a été signé, il n’en reste pas moins vrai que la reprise du dialogue s’est faite dans une atmosphère positive. Et le gouvernement tient à mener à bien les négociations tripartites. À ce titre, la porte du gouvernement est toujours ouverte», a-t-il déclaré.
Pourtant, les syndicats n’hésitent pas à parler d’échec estimant que l’offre gouvernementale reste en deçà des attentes des représentants des travailleurs. Cette position a été exprimée à maintes reprises par les centrales syndicales, dont l’Union nationale des travailleurs du Maroc (UNTM), syndicat proche du parti dirigé par le Chef du gouvernement. 
Par ailleurs, le Chef du gouvernement a dressé, devant les députés, un bilan détaillé des différents rounds du dialogue social, évoquant le nombre de réunions tenues (plus de 22 réunions des sous-commissions)… Il a également mis en avant les axes du projet du protocole d’accord proposé par le gouvernement (projet d’accord, sur trois ans, proposé aux syndicats et à la CGEM). 
Un premier volet de ce projet d’accord concerne l’institutionnalisation du dialogue social. À ce sujet, il a été proposé la création d’une haute commission de concertation, composée du gouvernement, des chefs des centrales syndicales et de la présidence de la CGEM. Cela s’ajoute à la «commission nationale du dialogue social», qui doit se réunir en deux sessions par an (en septembre-octobre autour du projet de loi de finances et en mars-avril pour faire le suivi du dialogue social). Ce qui en ferait une nouvelle structure en plus des autres commissions : commission du secteur public, commission du secteur privé et commission de l’amélioration du revenu.
Sur un autre registre, le Chef du gouvernement a précisé que cette offre comporte également une enveloppe budgétaire estimée à 6 milliards de dirhams. Ce qui devrait participer à l’augmentation des salaires des fonctionnaires, l’augmentation du taux des allocations familiales, la création d’un nouveau rang d’avancement pour les fonctionnaires, l’augmentation de l’allocation de naissance, le lancement de l’indemnité du travail en zone éloignée…
Dans le secteur privé, ce projet d’accord propose de renforcer des libertés syndicales, notamment par la révision de l’article 288 du code pénal, mener des concertations sur le projet de loi sur la grève, renforcer les outils de négociation et de résolution des conflits, améliorer la couverture sociale. Il est également proposé de créer des mécanismes de concertation sur la révision de la législation sur l’emploi. Dans le secteur public, il serait question de la révision complète du statut de la fonction publique et du système de la retraite. Dans ce cadre, le Chef du gouvernement a évoqué pour la première fois des concertations autour d’un pacte social. «Le gouvernement a proposé de lancer des concertations pour l’élaboration d’une charte sociale à même de garantir la cohésion et la paix sociales et qui installe les règles d’un développement économique et social équilibré. Concertations qui peuvent profiter d’un avis du Conseil économique, social et environnemental sur ce sujet», a souligné le Chef du gouvernement. Pour lui, cette charte pourrait constituer un cadre contractuel qui déterminerait les domaines du dialogue social, ses niveaux et ses mécanismes ainsi que les engagements de chaque partie et les mécanismes d’exécutions des accords adoptés à travers ce dialogue. 
Par ailleurs, Saad Eddine El Othmani a avancé que son gouvernement reste ouvert pour discuter cette offre. Selon lui, le gouvernement a été à l’écoute des revendications des syndicats, pour généraliser l’amélioration des salaires à tous les fonctionnaires. «Le gouvernement a fait une offre supplémentaire pour une augmentation généralisée des salaires, de manière à compenser le prélèvement prévu sur les revenus à partir de début 2019 de 1%, dans le cadre de la réforme du système de retraite», a-t-il déclaré.

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