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Le savoir-faire des peuples autochtones toujours sous-utilisé

Le savoir-faire des peuples  autochtones toujours sous-utilisé
Lors d'une conférence à Bogota, Victoria Tauli-Corpu a rappelé que les peuples indigènes occupent 22% des terres de la planète, où se trouvent 80% de la biodiversité mondiale. Ph. DR

La rapporteuse spéciale de l'ONU sur les peuples autochtones, Victoria Tauli-Corpuz, a appelé la communauté internationale à reconnaître l'importance du savoir des peuples indigènes pour mitiger les effets du changement climatique. Lors d'une conférence à Bogota, la responsable onusienne a rappelé que les indigènes peuples occupent 22% des terres de la planète, où se trouve 80% de la biodiversité mondiale. Mme Tauli-Corpuz a donc appelé les autorités à protéger leurs modes de vie et leurs savoirs ancestraux, favorables à la préservation de l'environnement. Selon l'ONU, les peuples autochtones représentent 370 millions de personnes, soit seulement 5% de la population mondiale, mais 15% des plus pauvres du monde. Ils vivent dans 90 pays et représentent 5.000 cultures différentes, d'où l'immense réservoir de savoir-faire et de connaissances de la nature dans laquelle ils vivent. Ce n'est qu'en 2000, après des années de négociations, que l'Instance permanente sur les questions autochtones a été créée pour permettre aux experts autochtones de siéger à un niveau de parité avec les experts nommés par les gouvernements, et de pouvoir parler en leur nom propre en tant que membres à part entière des Nations unies. Car il se trouve que la biodiversité de laquelle ces groupes humains tirent leur subsistance est menacée plus que jamais. D'après le dernier rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), avec un réchauffement planétaire moyen compris entre 1,5 et 2 °C, quelque 4 à 8% des vertébrés perdraient leur habitat naturel, ce taux est compris entre 8 et 16% pour les plantes. Les prises annuelles de la pêche baisseraient jusqu'à 3 millions de tonnes. En Afrique, continent qui connait la plus importante prévalence de la sous-alimentation qui affecte près de 21% de la population, la production agricole totale pourrait être réduite de 10%. Ce qui fait dire à Mme Tauli-Corpu : «ils ont les connaissances pour maintenir leur habitat et la biodiversité, mais aussi les valeurs qu'ils transmettent aux futures générations quant à des modes de consommation durables». 

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