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Comment se protéger des effets régressifs d’une forte inflation ?

Les anticipations d’inflation sont plus sensibles aux évolutions mondiales et intérieures dans les économies émergentes et en développement que dans les économies avancées. Elles sont plus solidement ancrées dans ces économies dont le niveau de dette publique est faible et qui sont plus ouvertes aux échanges. C'est ce qu'indique la Banque mondiale dans un rapport sur l'inflation publié hier. Ce dernier est censé servir à concevoir des politiques qui protégeront les personnes et les économies les plus vulnérables des effets régressifs d’une forte inflation.

Comment se protéger des effets régressifs  d’une forte inflation ?
«Pour lutter contre les inégalités et la pauvreté, il sera vital de maintenir l’inflation à un niveau modéré et stable, un taux d’inflation élevé étant généralement associé à un ralentissement de la croissance économique». Ph. AFP

Les faibles niveaux de l’inflation dans les économies émergentes et en développement pourraient être compromis. Dans son dernier rapport publié hier, la Banque mondiale dresse une analyse approfondie de l’inflation et ses conséquences sur ces économies. Intitulé «Inflation in emerging and developing economies : evolution, drivers and policies», le document disponible uniquement en anglais souligne que les mouvements de l’inflation mondiale sont responsable d’une part «non négligeable» des fluctuations de l’inflation dans les économies avancées comme dans les économies émergentes et en développement. Le rapport met l’accent sur l’évolution de l’inflation et les facteurs mondiaux et nationaux qui l’alimentent. Il analyse en particulier l’incidence de la politique monétaire et des variations des prix des produits alimentaires sur l’inflation dans les pays à faible revenu.
«Les conséquences délétères d’une inflation élevée risquent de peser lourdement sur les pauvres, qui conservent l’essentiel de leurs actifs en numéraire et qui dépendent principalement des revenus salariaux, des prestations sociales et des pensions», souligne la Banque mondiale. Pour lutter contre les inégalités et la pauvreté, il sera vital, selon l'institution de Bretton woods, de maintenir l’inflation à un niveau modéré et stable, un taux d’inflation élevé étant généralement associé à un ralentissement de la croissance économique. «Les recherches récentes sur l’inflation, ses causes et ses caractéristiques ne tiennent généralement pas compte de ses effets sur les pays émergents et en développement. C’est cette lacune que le rapport entend combler», affirme Shanta Devarajan, économiste en chef et directeur principal de la Banque mondiale pour l’économie du développement (par intérim). «Cette nouvelle étude servira à concevoir des politiques qui protégeront les personnes et les économies les plus vulnérables des effets régressifs d’une forte inflation», est-il souligné. 
Pour le co-rédacteur de l'étude, Ayhan Kose, «pendant près de cinq décennies, l’inflation a reculé de façon spectaculaire dans de nombreuses économies émergentes et en développement. C’est une avancée monumentale». Il souligne toutefois que dans une économie mondiale fortement intégrée, il peut s’avérer aussi difficile de maintenir l’inflation à un niveau faible que de parvenir à ce niveau d’inflation. Ces pays doivent se préparer à affronter des variations soudaines de l’inflation mondiale en renforçant leurs politiques monétaire, budgétaire et financière. 
Le rapport souligne en outre que les fluctuations des taux de change peuvent amplifier l’impact des forces mondiales sur l’inflation nationale dans les économies émergentes et en développement. «Lorsque la Banque centrale est indépendante et jouit d’une bonne crédibilité, ces fluctuations ont nettement moins de chances de se traduire par des tensions inflationnistes. Au cours des 20 dernières années, l’amélioration des politiques des banques centrales et un ancrage plus fort des anticipations d’inflation expliquent en partie cette moindre incidence des taux de change». À noter que cette étude de la Banque mondiale est la première du genre depuis 16 ans. Elle inclut un ensemble de données mondiales sur l’inflation qui couvre plus de 175 pays sur la période 1970-2017. 

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