Au premier tour de la présidentielle au Mali, qui s'est tenu le 29 juillet, le Président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, est arrivé en tête avec 41,42% des voix, contre 17,80% pour Soumaïla Cissé, chef de file de l'opposition, selon les résultats officiels provisoires portant sur l'ensemble des suffrages, a précisé le ministre lors d'une annonce à la télévision publique. Le positionnement de l'ancien chef de gouvernement de transition (avril-décembre 2012), Cheick Modibo Diarra, arrivé quatrième avec 7,46%, loin devant les 20 autres candidats, sera très attendu. La participation a été de 43,06%, un taux plutôt supérieur à la moyenne habituellement observée dans ce vaste pays d'Afrique de l'Ouest connu pour son rayonnement culturel, mais où moins d'un tiers des plus de 15 ans sont alphabétisés.
En outre, elle a été affectée par une série d'attaques jihadistes présumées qui ont perturbé le vote dans plus de 700 bureaux sur quelque 23.000, essentiellement dans des zones rurales du centre, malgré la mobilisation de plus de 30.000 membres des forces de sécurité, nationales et étrangères. Parmi les 23 concurrents du Président sortant Ibrahim Boubacar Keïta au premier tour de la présidentielle dimanche dernier figurent bon nombre de ses anciens ministres.
Cinq ans plus tard, le Président sortant fait campagne «non seulement sur son bilan, mais aussi sur l'avenir», souligne le sociologue Oumar Samaké. Dans sa déclaration de candidature en mai, il s'est engagé à relever le triple défi «de la restauration de la paix, de la reconquête de l'unité et de la réussite de la réconciliation nationale», promettant sur ce dernier point «des décisions courageuses et novatrices». Le chef de file de l'opposition au Mali, Soumaïla Cissé, à nouveau qualifié pour le second tour d'une élection présidentielle, espère à 68 ans couronner une brillante carrière politique en l'emportant face à son rival «IBK».
Son programme, «chiffré» et d'inspiration libérale, se fonde notamment sur «la restauration de l'autorité de l'État» et «l'instauration d'un véritable dialogue entre les Maliens». Pour la première fois dans l'histoire de la démocratie malienne, un Président en exercice est contraint à un 2e tour, s'est réjoui le chef de l'opposition, qui affrontera de nouveau M. Keïta au second tour, comme en 2013, estimant que le projet de le faire réélire dès le premier tour avait échoué «malgré la fraude».