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S.M. le Roi Mohammed VI porteur d’une vision africaine de la question migratoire

Sur la question migratoire, S.M. le Roi Mohammed VI a toujours été porteur d’une vision pour l’Afrique. Dans un discours adressé le 3 juillet au 29e Sommet des Chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, le Souverain avait insisté sur la nécessité de «modifier nos perceptions face à la migration, de l’aborder, non comme une contrainte ou une menace, mais comme une force positive». Six mois plus tard, dans un message au 30e Sommet de l’Union, le 29 janvier dernier à Addis-Abeba, Il a présenté les grandes lignes de l’«Agenda africain pour la migration». Véritable feuille de route, cet Agenda repose principalement sur une coordination sous régionale, une perspective continentale et un partenariat international.

«Vous conviendrez avec Moi, Chers Frères et Sœur, que la migration ramenée à ses proportions réelles, loin des mythes qui en projettent une image scandaleusement déformée, est un enjeu planétaire et crucial pour Notre continent. Elle mérite une nouvelle approche afro-centrée conciliant le réalisme, la tolérance et la primauté de la raison sur les peurs». C’est dans ces termes sincères et forts que S.M. le Roi Mohammed VI s’adressait dans un message au 30e Sommet de l’Union africaine (UA), qui se tenait fin janvier 2018 à Addis-Abeba. Ce passage du Message Royal résume à lui seul la vision du Souverain qui prône une approche africaine commune de la question migratoire, loin de toute surenchère ou récupération politique. Une vision qui considère la migration non pas comme une contrainte ou une menace, mais comme une force positive. Une vision qui tire son essence de la communauté de destin des peuples africains et partant de la nécessité de mettre en place des stratégies régionales coordonnées et concertées pour relever les défis posés par les mouvements des migrants. Fort de son leadership continental et de sa lucidité pionnière à approcher cette question complexe, S.M. le Roi a élaboré en tant que «Leader de l’Union africaine sur la question de la migration», l’«Agenda africain pour la migration» qu’il a soumis au 30e Sommet de l'Union africaine. Conçu selon une approche inclusive et participative, cet Agenda est le fruit d’intenses concertations que le Souverain a menées avec de nombreux Chefs d’État africains. Selon le Message Royal adressé au 30e Sommet de l’Union africaine, ce pacte reflète une appropriation large, notamment à travers la tenue de deux réunions importantes : la Retraite régionale du 2 novembre 2017 à Skhirate, qui a réuni plus de 120 décideurs représentant des organisations internationales, des chercheurs et des membres de la société civile, ainsi qu’une Conférence ministérielle organisée à Rabat, le 9 janvier 2018, à laquelle ont participé une vingtaine de ministres, représentant les cinq sous-régions du continent, la Commission de l’UA et les Communautés économiques régionales. Par conséquent «cet Agenda comprend les idées, propositions et réflexions présentées par les institutions officielles, la société civile et les chercheurs en Afrique. Il se veut flexible, évolutif et non juridiquement contraignant.
Il doit être perçu, avant tout, comme une source d’inspiration pour notre action future sur ce dossier», explique S.M. le Roi Mohammed VI dans son message. L’Agenda africain pour la migration propose, s’agissant la gestion migratoire, une démarche fondée sur des politiques nationales, sur une coordination sous-régionale, une perspective continentale et un partenariat international. Il suppose un changement de paradigme, une redéfinition introspective et positive de la migration, ainsi qu’une volonté politique réelle des États, qui ont intérêt à ce que la migration se fasse dans la sécurité, la légalité, la régularité, l’ordre et le respect des droits humains. «Cet Agenda doit tendre à faire de la migration un levier de co-développement, un pilier de la coopération Sud-Sud et un vecteur de solidarité», indique S.M. le Roi.
Concrètement, il est proposé la création d’un Observatoire africain de la migration dont le travail sera basé sur le triptyque «comprendre, anticiper et agir». Il aura pour mission de développer l’observation et l’échange d’informations entre les pays africains, afin de favoriser une gestion maîtrisée des flux migratoires. Il propose également la création du poste d’Envoyé spécial de l’UA chargé de la migration pour coordonner les politiques de l’Union dans ce domaine. Si le Maroc a été chargé d’élaborer un Agenda africain pour la migration, c’est parce qu’il a toujours abordé cette question suivant une approche qui a suscité l’admiration et l’intérêt de ses partenaires et des pays du voisinage européen. Faut-il rappeler que depuis 2014, le Royaume a adopté une politique migratoire volontariste et à visage humain, qui a permis la régularisation de milliers d’immigrants ? Le Maroc est en effet «parmi les premiers pays du Sud à avoir adopté une politique solidaire authentique pour accueillir les migrants subsahariens, selon une approche humaine intégrée, qui protège leurs droits et préserve leur dignité». Après le succès rencontré par la première phase de régularisation, il a été lancé en décembre 2016, sur Hautes Instructions Royales, la deuxième phase d’intégration des personnes en situation irrégulière. Cette deuxième phase de régularisation, s’est déroulée selon les mêmes conditions que la première, qui avait concerné environ vingt-cinq mille personnes et qui avait, outre les facilités accordées aux immigrés pour accéder aux soins, à la formation et au marché de l’emploi, a apporté un soutien pour la scolarisation de plus de 7.000 enfants de migrants et réfugiés. Ces efforts, hautement salués par les plus grandes capitales occidentales ainsi que par les principaux partenaires économiques et politiques du Maroc, traduisent l’approche holistique et multidimensionnelle adoptée en la matière.
En effet, la stratégie nationale en matière de migration et d'asile, adoptée par le Conseil de gouvernement le 18 décembre 2014, s’articule autour de onze programmes principaux portant sur l'éducation et la culture (l'intégration dans le système scolaire, la formation en langues, la culture marocaine), la jeunesse et les sports (programmes sportifs et loisirs), la santé (accès aux soins), l'habitat (encouragement du droit à l'habitat dans un cadre légal), l'assistance sociale et humanitaire, la solidarité et le développement social, l'accès à la formation professionnelle et la facilitation de l'accès à l'emploi. Cette stratégie porte également sur la gestion des flux migratoires et la lutte contre la traite des êtres humains et les réseaux de ce trafic, le renforcement de la coopération et des partenariats au niveau international, la modernisation du système juridique et l'adoption d'une politique de communication agissante et fluide. L’objectif in fine est de favoriser l’intégration des populations visées sur le plan social et économique, sans condescendance ni arrogance et tout en respectant leur dignité. «Je tiens à réaffirmer que nous ne faisons que remplir le devoir qui nous incombe vis-à-vis de cette catégorie, étant donné qu'il s'agit de personnes que la précarité a poussées à risquer leurs vies et à quitter leurs familles et leur pays», avait souligné le Souverain dans son discours du 20 août 2016.

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