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Organisé par l’association «Al Mouhal Al Fannia» en célébration du 65e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple et de la de la Fête de la Jeunesse sur le thème «Le phénomène Ghiwani, épopée d’une génération créatrice», ce premier festival a été dédié au grand artiste Abdelouahad Zouak, membre du groupe populaire Lemchaheb, créé en 1974.
Selon le président de l’association, Yassine Al Chellaf, et le directeur du festival, Mohammed Hanine, cette manifestation artistique nationale, soutenue par la province d’El Mediaq et la commune de Martil et d’autres partenaires, a pour principaux objectifs de contribuer au développement culturel, artistique, touristique et économique du centre balnéaire de Martil, et de hisser l’art militant et engagé au rang de l’un des moyens d’éducation de la population aux valeurs de la citoyenneté, de la démocratie, de la différence, de la tolérance et du dialogue. Le festival a aussi pour but de faire connaitre davantage le monument historique du bastion (Borj) de Martil au niveau national, notamment en cette période estivale où la population de la cité balnéaire de Martil croît considérablement avec l’arrivée de milliers de visiteurs estivants marocains et étrangers, ont-ils assuré. Ce festival a débuté par une table ronde sur le thème «Lecture dans l’histoire du phénomène Ghiwani entre passé et présent, contraintes et perspectives d’avenir» avec la participation de Mohammed Hanine, membre fondateur du groupe As-Siham, Said Zmit, président de l’ensemble «Atfal Al Ghiwan», Farid Lemkadder, chercheur dans le patrimoine, et Noureddine Mghouz, poète du Zajal.
Les intervenants ont traité du phénomène de la chanson ghiwanie, apparue au début des années 1970 grâce à cinq jeunes artistes et troubadours du quartier Hay El Mohammadi à Casablanca qui ont créé le groupe mythique Nass El Ghiwane qui a constitué, en son temps, une révolution dans la chanson marocaine, au grand bonheur des étudiants et des jeunes mélomanes. Le groupe Nass Al Ghiwane comparé aux célèbres formations anglaises The Beatles ou Rolling Stones, allait être adulé, imité et enrichi par l’apparition d’autres groupes emblématiques, tels Jil Jilala, Lemchaheb, As-Siham, Izanrarne, Idaddene et bien d’autres encore. Des adeptes du mouvement artistique Ghiwani allaient proliférer aussi dans plusieurs autres pays arabes, notamment au Grand Maghreb. Selon les intervenants, le genre Ghiwani s’est distingué par ses chansons issues des arts traditionnels, tel le Malhoun et par des poèmes, Zajal et autres chants et paroles innovants qui décrivent la vie quotidienne dure et miséreuse du peuple à une époque où la chanson militante et engagée était censurée. Cette table ronde, modérée par Youssef Belahcen, a été marquée par la présentation d’un aperçu biographique sur l’artiste Abdeouahed Zouaq, troubadour de la formation Lemchaheb (Flammes), et agrémentée de lectures poétiques, genre Zajal, en présence d’un parterre de personnalités et responsables, d’intellectuels, d’étudiants, d’artistes et mélomanes, accro de la chanson ghiwanie. Le festival a été marqué aussi par l’hommage rendu à l’artiste et maestro Noureddine Mehdi, plus connu sous le surnom Santana, et aux artistes Hicham Boudrissa et Mokhtar Mimouni et par des soirées musicales animées par les groupes «Noujoum El Fnideq», Assif, Atfal Al Ghiwane, As-Salam et «Al Mouhal Al Fannia» à la grande joie d’un nombreux public parmi les habitants de Martil et les estivants marocains et étrangers.
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