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«La synthèse du bilan du gouvernement et les bilans sectoriels seront rendus publics très prochainement»

Installée à l’initiative du Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, la Commission interministérielle de suivi du Plan d‘exécution du programme gouvernemental (PEPG) doit tenir deux réunions par an (en janvier et en juin). Fruit d’une circulaire émise le 18 août 2017, elle a tenu sa première réunion vendredi dernier. C’était l’occasion de dresser «le bilan de la première année de mise en œuvre des mesures et actions prévues dans le Programme gouvernemental». Dans un entretien accordé au journal «Le Matin», Ahmed Khalid Benomar, responsable de l'Unité de suivi-évaluation du Programme du gouvernement, nous présente sa lecture du bilan de la première année du mandat de l’Exécutif.

«La synthèse du bilan du gouvernement et les bilans sectoriels seront rendus publics très prochainement»

Le Matin : La présentation du bilan de la première année de la mise en œuvre du Programme gouvernemental avance un taux de réalisation des mesures annoncées d’environ 88%. Comment a-t-on pu atteindre ce taux ?
Ahmed Khalid Benomar :
Ce sont des mesures qui sont soit réalisées soit en cours de réalisation. Nous avons obtenu le taux de 88% en comptabilisant les réalisations consolidées de l'ensemble des rapports établis par les départements ministériels et qui concernent l’état d’avancement des mesures qui sont de leur ressort. Ces rapports concernent les mesures qui ont été réalisées conformément à l’engagement pris dans le programme gouvernemental. Parmi ces mesures, quelques-unes correspondent à des projets et des réformes complétement achevés. Je peux citer l’exemple de l’engagement concernant l’adoption de la loi relative à la fusion des entités agissant dans le secteur de la promotion de l’investissement et l’export, en l’occurrence l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), de Maroc Export et de l'Office des foires et expositions commerciales (OFEC). Cette loi est déjà promulguée et l'Agence a déjà commencé son action. Il y a aussi la loi sur le droit d’accès à l’information et la finalisation des décrets et dispositifs d’application de la loi relative à la régionalisation qui sont réalisés. D’autres mesures ont déjà démarré ou sont en cours de réalisation. Je cite la loi cadre relative à l’enseignement. Elle a été présentée au Conseil de gouvernement mais doit être soumise et adoptée en Conseil des ministres. Elle est donc en cours de réalisation. Il y a aussi la refonte des Centres régionaux d'investissement (CRI), concernant lesquels la vision de la réforme a été adoptée et dont le chantier de mise en œuvre s'étalera sur 2018 et 2019. Pour ce qui est de la stratégie nationale de la lutte contre la corruption, la commission interministérielle a été instaurée, elle s'est déjà réunie et de nombreux projets inscrits dans la stratégie sont déjà finalisés. De même, il y a des mesures qui sont programmées et qui s’inscrivent dans la continuité de décisions prises antérieurement à ce gouvernement, et qui sont toujours en cours. C’est le cas de l’exécution des plans sectoriels comme le plan Maroc vert.

Quels sont les chantiers prioritaires dans ces réalisations ?
Le Chef du gouvernement insiste souvent sur cinq priorités : la santé, l’éducation, l’emploi, la réforme de l’administration et les grands chantiers de réforme, notamment la régionalisation. À ce niveau, il y a des avancées très importantes. A titre d’exemple, en matière de santé, il y a eu un effort budgétaire conséquent pour renforcer les ressources humaines, pour mettre à niveau l'offre de soins et pour préparer la vision. Il y a un nouveau plan à l’horizon 2025 et un grand effort de recrutement. Pour l’emploi, il y a un énorme effort de création de l'emploi public, avec 55.000 postes. Mais aussi l’adoption de la stratégie nationale de l’emploi et de son programme exécutif, et la charte de sa mise en œuvre, signée par les principaux départements ministériels concernés, le secteur privé et les régions. Au niveau de la réforme de l’administration, toute une vision a été adoptée et des actions concrètes ont déjà été prises. S’agissant de la régionalisation, l’arsenal réglementaire a été globalement parachevé. En plus de ces réalisations prioritaires contenues dans le programme gouvernemental, le gouvernement a aussi donné la priorité à la poursuite et l’accélération de l'exécution des stratégies sectorielles, en particulier l’agriculture, l’industrie et le tourisme, ainsi qu'aux grandes réformes qui concernent notamment le volet juridique et réglementaire, les droits de l’Homme, la régionalisation et l’administration.

Quelles sont les mesures qui n’ont pas pu être mises à exécution ou enregistrent du retard et qui comptent donc parmi les 12% non réalisées ?
En fait, le programme gouvernemental a pour horizon l'ensemble du mandat, soit environ cinq ans. Ainsi, il compte des projets qui s'étalent sur plusieurs années, ce qui explique que certains d’entre eux soient toujours en cours de réalisation. Il y a d'autres projets qui ne sont pas programmés dès la première année, et d'autres qui demandent des pré-requis et des conditions pour être mis en œuvre. Il existe d'autres projets qui nécessitent une action interministérielle concertée avant d’être lancés. L’exemple type est la réforme foncière. Un cadre a été créé pour l’accompagnement de cette réforme à travers une commission dédiée, mais il y a une série de mesures qui ne peuvent être lancées qu’après la tenue de la réunion de cette commission afin de valider les orientations proposées lors des assises nationales qui ont eu lieu sur le sujet en 2015.

À vous entendre, tout se déroule de manière parfaite et sans la moindre difficulté ?
Il est clair qu’un portefeuille de projets de cette ampleur et avec autant d’acteur et d’intervenants a nécessité beaucoup de coordination, de communication et de suivi, et a naturellement posé des problèmes et des défis. Mais grâce à la mise en place de cette méthodologie, il a été possible de diagnostiquer les différents types de difficultés et de les résoudre de manière coordonnée dans le cadre de la Commission interministérielle. La démarche passe par trois étapes : l’identification des problèmes, le renforcement de la coordination et la coopération entre les différents intervenants, et éventuellement le recours à l’arbitrage du Chef du gouvernement si nécessaire. Parmi ces difficultés, quelques-unes trouvent leur origine dans des questions liées au budget ou qui présentent un certain niveau de complexité d'exécution. L'exemple du projet de l’assistance architecturale dans le monde rural illustre cette situation. C’est un projet que le gouvernement a démarré, mais pour qu’il avance, il faut que les Agences urbaines modifient leurs statuts pour pouvoir, dans ce sens, faire des ententes directes avec les architectes. Ce qui n'est pas une tâche aisée.  

Il a été convenu que l’opinion publique soit informée des réalisations du gouvernement au titre de la première année de son mandat, à travers un document de synthèse, ainsi que la présentation des bilans élaborés par les différents départements ministériels. À quand cette opération de communication ?
La première année était riche en réalisations, aussi bien au niveau des actions prévues dans le programme gouvernemental qu'à celui des plans d'action détaillés individuels des départements. C'est pourquoi il a été décidé qu'un bilan consolidé de synthèse, comportant une sélection des réalisations, soit finalisé et rendu public, en plus des bilans sectoriels élaborés par chaque département. Selon le Chef du gouvernement, le bilan de synthèse sera publié dans un horizon très proche. Quant aux bilans sectoriels détaillés, ils seront réalisés individuellement par chaque département, d'ailleurs quelques-uns ont déjà été présentés. 


Propos recueillis par Brahim Mokhliss

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