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Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, une ascension industrielle en moins de 20 ans

Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, une ascension  industrielle en moins de 20 ans

La région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma constitue un véritable cas d’école en termes d’émergence industrielle. Portée par son chef-lieu Tanger, elle s’est hissée en 18 ans dans le top 3 des régions contribuant le plus au PIB du pays. Historiquement, le Dahir de 1963 a été «un levier pour bon nombre d’investissements dans la région. Toute l’histoire industrielle de Tanger tourne donc autour de ce texte et du statut fiscal spécial qui a été accordé à la ville pendant de nombreuses années», rappelle Kamal Mazari, président de CGEM Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.  Mais, le tournant décisif interviendra 36 ans après, soit en 1999. «L’élément précurseur est la mise en place de la zone franche de Tanger et ensuite, et surtout, du port Tanger Med, véritable locomotive de développement régional», relate Mazari. Ces deux projets stratégiques ont permis à la région de prendre son envol industriel. Aujourd’hui, elle dispose des plus grandes plateformes industrielles du pays regroupées en une seule entité : Tanger Med Zones (TMZ). Celle-ci a pour mission l’aménagement et le développement de la plateforme industrielle de Tanger Med qui regroupe les zones d’activités Tanger Free Zone, Tanger Automotive City, Renault Tanger Med, Tétouan Park et Tétouan Shore. TMZ concentre actuellement plus de 750 entreprises orientées export pour un chiffre d’affaires de 5,5 milliards d’euros en 2017, selon l'Agence spéciale Tanger Méditerranée (TMSA), en charge de l’aménagement et du développement de la grande plateforme industrielle. Cette dernière propose 50 millions de m2 de réserve foncière dans un rayon de 80 km du port et emploie plus de 65.000 personnes. Considérée comme première zone franche en Afrique et en Méditerranée et première zone franche portuaire nationale, TMZ est classée «6e mondiale en termes de potentiel et d’attractivité, selon «FDI Magazine», rappelle Mazari. Un positionnement qui lui a valu un afflux d'investisseurs sans précédent. Des investissements orientés essentiellement vers les métiers mondiaux du Maroc : l’automobile, le textile, le paramédical, l’agroalimentaire, l’électronique, l’aéronautique et la logistique. 

Cette attractivité régionale tient en «un positionnement stratégique à l’intersection des flux maritimes majeurs et à proximité des marchés cibles et en un ensemble intégré composé d’une offre infrastructurelle de premier plan et d’une réserve foncière importante», selon TMSA. La gouvernance des différents pôles d’activités a été bien pensée grâce à une gestion intégrée des différentes zones d’activités par un opérateur unique. De même, la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma dispose d’un tissu industriel solidement implanté qui a bénéficié ces dernières années «d’une amélioration de la qualité des services administratifs, d’infrastructures routières et de zones industrielles», précise Mazari. Dans le détail, le tissu industriel de la région est fort de 901 entreprises employant près de 112.200 personnes et assurant plus de 10% de la production industrielle nationale et près du quart des exportations industrielles du pays. À ce titre, la région pointe en deuxième position juste après Casablanca-Settat. 

Le textile et cuir est le premier employeur de la région avec 43% des effectifs, devant l’industrie électrique et électronique (21%). Mais en termes de production, «il est clairement notable que l’industrie métallique et mécanique et l’industrie électrique et électronique sont les premières de la région avec des parts respectives de 36 et 26%. Elles sont également les premiers exportateurs de la région avec 43 et 36% grâce à la forte contribution des entreprises opérant dans le câblage automobile», détaille le président de CGEM Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. 
Ce tissu industriel est amené à se renforcer à l’avenir, à la faveur de plusieurs grands projets structurants, notamment la Ligne à Grande vitesse (LGV), Tanger Med 2 et la Cité Mohammed VI Tanger Tech. Ce dernier projet devra apporter à la région «de nouvelles installations et des équipements qui participeront à la création de richesse en termes de recettes fiscale et sociale. Il va également générer de l’emploi et développer les zones périphériques de la ville de Tanger», insiste Mazari.  Si la région se développe aujourd’hui à la vitesse grand V, elle fait néanmoins face à plusieurs contraintes et défis. À commencer par le risque de saturation de la ville de Tanger sur les plans démographique, d'habitat et de transport, à en croire Mazari. Le président de CGEM Tanger-Tétouan-Al Hoceïma regrette également le coût élevé de l'énergie et des politiques sectorielles «inadaptées» du point de vue régional. Pour lui, un développement plus harmonieux de la région dépendra étroitement d’une stratégie de développement globale et intégrée, incluant tous les territoires tout en prenant en compte leurs particularités. Il s’agira de hiérarchiser les investissements projetés, dans le cadre de la régionalisation avancée et de la vision territoriale régionale. Ceci tout en créant des alliances entre les différentes agglomérations de la région. 

Contribution de 10,1% au PIB national

Le PIB de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma a dépassé 98 milliards de dirhams en 2015, selon les derniers chiffres du Haut Commissariat au plan (HCP), en hausse de 7,9% par rapport à 2014. Sa contribution à la création du PIB s'élève ainsi à 10,1%, faisant d'elle la 3e région la plus importante après Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra qui ont créé près de la moitié de la richesse nationale. De même, la contribution de la région à la croissance du PIB national a été de 0,8 point, soit le 2e plus haut niveau après Casablanca-Settat (2,2 points). Le PIB par habitant, quant à lui, a représenté 27.669 DH en 2015, alors qu’il était de 25.613 une année auparavant. Résultat : les dépenses de consommation finale des ménages ont totalisé 66,02 milliards de dirhams contre 62,8 en 2014, soit une contribution de 11,7% au niveau national, pour des dépenses de 18.384 dirhams par habitant.

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