À la clôture, fin 2017, du projet portant sur le financement supplémentaire qui vise à combler un déficit de financement du deuxième Programme national de routes rurales, la Banque mondiale a publié une note dans laquelle elle estime qu'au Maroc, 80% des populations des zones rurales bénéficient d'une route goudronnée en bon état et praticable en toute saison. C'est donc un bond de 30% qui a été réalisé depuis 2005, époque durant laquelle ce taux n'était que de 50%, écrit la Banque mondiale dans une note publiée le 7 aout. «Le financement supplémentaire vise à combler un déficit de financement dans le deuxième Programme national de routes rurales. Le prêt supplémentaire financera environ 1.300 km de réhabilitation ou de modernisation de routes rurales y compris de petites infrastructures routières complémentaires déjà sélectionnées en 2005», peut-on lire dans la fiche technique du projet.
Vu les progrès réalisés, Marie Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb, a mis l'accent sur les résultats «inattendus» de la généralisation des routes en bon état en milieu rural : «Une récente enquête menée auprès des habitants a montré que, grâce au programme, le taux de scolarisation à l’école primaire a fortement augmenté dans les régions rurales, où l’on observe notamment une progression très encourageante de 7,4% du taux de scolarisation des filles».
L'autre effet collatéral et non des moindres, la préservation de l'environnement. La bonbonne de gaz étant désormais livrée à domicile grâce à la route, la pression exercée sur les ressources naturelles s'en trouve amoindrie. «Elles (les femmes, ndlr) n’ont plus à s’acquitter de corvées pénibles comme aller chercher du bois pour cuisiner et se chauffer», poursuit Marie Françoise Marie-Nelly.
À ce sujet, le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification estime qu'au niveau national la consommation annuelle de bois pour la cuisson et le chauffage est de 11,3 millions de tonnes. «Notre soutien à ce programme était au cœur de notre mission de réduction de la pauvreté et de partage de la prospérité. À chacune de nos visites dans les régions bénéficiant du programme, nous constatons à quel point la vie quotidienne de la population s’améliore», conclut la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb.