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United Colors of Méditerranée : un groupe tourné vers les musiques du pourtour de la mare nostrum

Sollicités pour deux concerts lors la 19e édition du Festival Tanjazz, le groupe United Colors of Méditerranée a littéralement séduit l’assistance de l’Auditorium du Palais des institutions italiennes, en offrant une prestation des plus exceptionnelles de l’Oriental Jazz. Une appellation qui mêle des musiques et des cultures de chacun des membres du groupe.

United Colors of Méditerranée : un groupe tourné vers  les musiques du pourtour de la mare nostrum

Composé d’artistes issus de différents horizons, United Colors of Méditerranée a su réunir des cultures qui cohabitent en Méditerranée, ce qui a donné lieu à univers esthétique très cohérent, où chaque membre du groupe a apporté son essence et ses sensations. Selon, le violoniste, chanteur et compositeur du groupe, Guillaume Dettmar, les membres du groupe avaient le profond désir de mêler leurs passions, comme leurs histoires personnelles différentes, pour donner une musique destinée à toutes les jazzifications et aux improvisations les plus échevelées permettant, pour le moins, une prise de conscience face à toutes les horreurs qui se passent dans le monde. Un projet qui leur a bien réussi, vu l’enthousiasme du public qui a accueilli cette expérience avec beaucoup d'enthousiasme.
L’idée de ce répertoire fut enclenchée au lendemain d’un des nombreux attentats sanglants au Proche-Orient, le violoniste Guillaume Dettmar ayant désiré témoigner de cela par des compositions originales exprimant un espoir de paix dans le monde. C’est en compagnie de ses collègues musiciens qu’il a réalisé son souhait, en présentant, à chaque fois, un concert où la musique méditerranéenne est très présente.

Questions à Pierre Bluteau, guitariste et chanteur

«La musique est une arme pour l’amour, elle ne véhicule pas de haine entre les peuples»

Le groupe United Colors of Méditerranée est constitué de plusieurs cultures. Comment cela se traduit-il dans votre travail artistique ?
Le groupe est né il y a trois ans sur l’idée de Guillaume Dettmar et Jean-Jacques Taib, alors qu’on travaillait déjà ensemble. En effet, nous sommes issus de différentes cultures et religions. Guillaume avait des compositions qu’il voulait donner dans un style oriental, mais pas figé, en allant vers des improvisations et des thèmes qui ne sont pas anodins, par exemple à travers le titre «Le compte à rebours», avec des idées très profondes, de l’espoir, des menaces… ou encore «Le monde ne va pas bien», «Le silence après l’explosion». Ce sont des titres chargés d’une tension qu’on fait passer à travers une belle musique.

Dans quel genre de jazz peut-on vous classer ?
De l’Oriental Jazz. Parce qu’il y a beaucoup de connotations orientales. Jean-Jacques Taib est un vrai jazzman, il a fait carrière dans le jazz. Moi, c’est la musique classique et je suis professeur de musique, Guillaume est aussi professeur. On est de cultures musicales différentes, le jazz, le classique et la world music. Donc, il a fallu au départ mettre au point ce qu’on voulait présenter. Les compositions sont de Guillaume, mais pour les arrangements, tout le groupe qui participe, pour aller dans un sens musical qui traduit une volonté originale.

Certaines de vos chansons traduisent une tension. Peut-on dire que vous êtes des artistes engagés ?
On peut le dire, parce que notre arme c’est la musique. Nous militons pour la paix et la réconciliation réelle entre les peuples. 
Nous avons beaucoup voyagé et à chaque fois qu’on se parle en musique, on se parle avec amour, car la musique ne véhicule pas de haine entre les peuples. On peut dire que le groupe est engagé, pas avec les mots, mais de la musique.

Est-ce que le jazz peut avoir sa place dans toutes les musiques ?
L’origine du jazz est métisse. C’est une musique d’expression pour se libérer d’un carcan. Dans les musiques méditerranéennes, il existe un carcan qui est beau, figé, de la structure, du mode, de la gamme qu’il faut étudier. Mais on a la volonté de sortir de ces frontières pour dire qu’on peut improviser sur ces musiques, s’évader et faire 
une chanson.

Avez-vous déjà fait des fusions avec d’autres groupes ?
Oui, bien sûr, on a joué aux côtés d’une sommité jazzistique mondiale venue s’installer avec sa famille à Orléans : le percussionniste (marimba/vibraphone/batterie) Jason Marsalis, le dernier d’une fratrie célèbre de musiciens néo-orléanais. 
Il avait écouté nos titres et il a accepté de jouer avec nous. Comme il y avait un projet d’enregistrement avec Rachid Taha, le printemps prochain, pour le titre «Ya Rayeh». Malheureusement, il est parti avant.

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