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Usurpation des données personnelles : sommes-nous à l’abri ?

Plus de 13 millions de Marocains utilisent le réseau social Facebook, et au monde ce sont des milliards d’abonnées qui partagent une multitude d’informations d’ordre public et privé. Mais ces usagers sont-ils à l’abri d’une éventuelle appropriation de leurs données privées ? Le dernier scandale de Cambridge Analytica semble semer le doute sur le degré de protection des données personnelles sur ce réseau ! Qu’en est-il au juste ?

La question de la protection des données personnelles est revenue en force après la révélation du scandale Cambridge Analytica. Le réseau social numéro 1 au monde a depuis multiplié les sorties pour tenter de rassurer sur la stratégie adoptée pour protéger les données personnelles de ses milliards d’usagers. Mais le mal est déjà fait ! Outre la spectaculaire chute du cours des actions du géant bleu dans la bourse, des milliers d’internautes se sont dit déçus de constater que des données personnelles, collectées par Facebook auprès de ses usagers, ont pu filtrer au profit d’une partie tierce qui, de surcroit, les a utilisées à des fins politiques. En France, par exemple, 8% des utilisateurs de ce réseau se disent prêts à se désabonner, selon un sondage de Capital. Mais que s’est-il passé au juste et comment garantir la protection des données personnelles sur ce réseau, comme sur d’autres d’ailleurs ?  «Facebook est aujourd’hui la plus grande plateforme de réseaux sociaux qui utilise et archive les données des utilisateurs», annonce d’emblée Marouane Harmach, directeur associé de Consultor, que nous avons interviewé pour mieux comprendre les enjeux de la protection des données privées sur les réseaux sociaux (l’intégralité de l’entretien est à voir sur lematin.ma). Il faut par ailleurs noter qu’il est difficile de saisir l’ampleur des informations récupérées par Facebook, «ce sont d'abord les données évidentes comme le nom, prénom, âge, sexe… c’est-à-dire toutes les informations que vous avez vous-même données de manière spontanée.

Puis, il y a les données relatives à notre comportement sur ce réseau, c’est-à-dire que toute interaction, clic, pages aimées… permet d’établir une sorte de profil psychologique de la personne», explique M. Harmach, avant d’ajouter que cette analyse peut aller même au-delà à travers le diagnostic des mots utilisés par les usagers, du choix de tel ou tel ami, à quel moment… Bref, tous nos faits et gestes semblent être scrutés et examinés minutieusement puis archivés. Ce constat nous amène donc à nous poser la question sur la protection des données personnelles. «La fuite de ces informations a interpellé plusieurs parties et même Facebook a tenté de s’excuser auprès de ses usagers en promettant de renforcer les outils de protection des données.  Mais je pense que là où il n’y a pas un contre-pouvoir ou une réglementation et des moyens coercitifs pour faire appliquer ces lois, il est difficile de contrôler», alerte M. Harmach. Mais cette situation va certainement faire évoluer les choses, rassure notre invité. «Je pense qu’il y aura une évolution de la législation, il y aura un peu plus de contrôle de l’usage que font les réseaux sociaux des données personnelles». D’ailleurs, depuis l’éclatement de ce scandale, Facebook, et son fondateur Marck Zuckerberg, a tenu à rassurer ses abonnés. «Nous avons mis en place de nombreuses mesures de protection et engagé les meilleurs ingénieurs afin de vous garantir une expérience Facebook sécurisée. Nous avons même créé des équipes chargées d’identifier et de résoudre les problèmes techniques liés à la vie privée avant même qu’ils ne vous affectent», explique-t-on dans un communiqué du réseau bleu. 
S’il y a une leçon à tirer de ce dossier, c’est de faire davantage attention à ce que l’on partage comme informations sur les réseaux sociaux. «Faites attention aux informations que vous partagez, n’envoyez pas vos mots de passe par messagerie, ni le numéro de votre carte bancaire, faites attention à ce que vous écrivez sur vos murs», conclut M. Harmach. 

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