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Les véhicules autonomes négocient une place sur nos routes

Les véhicules autonomes promettent une meilleure sécurité routière. Que ce soit pour les particuliers ou les transports publics, les solutions commencent à fuser de partout. Pourtant, le FIT met en garde contre un développement rapide et une course des constructeurs pour être à tout prix le premier à réussir.

Les véhicules autonomes négocient une place sur nos routes
Des bus autonomes sont déjà opérationnels sur différents sites industriels et touristiques fermés à travers le monde.

Avec une part de 20% des accidents mortels de la circulation dans le monde, les pays d’Afrique, y compris le Maroc, sont à la recherche de moyens efficaces pour la réduire l'hécatombe. L’une des solutions vers lesquelles penche actuellement l’ensemble des acteurs mondiaux est celle des véhicules autonomes. Et le Forum international des transports (FIT), qui ferme ses portes aujourd’hui à Leipzig en Allemagne, apporte son lot de nouveautés. Après les expériences réussies de métros sans chauffeur dans certains pays, ce sont les bus qui captent aujourd’hui l’intérêt des acteurs mondiaux.

Transdev, cinquième opérateur de transport public en Europe et leader européen du transport de masse, avec une implantation dans plus de 13 pays, fait partie de ceux-là. Connue au Maroc pour avoir remporté l’appel d’offres pour la gestion du Tramway de Rabat-Salé, la multinationale basée en France propose aujourd’hui de nouveaux concepts de services de mobilité autonome partagée. Il s’agit entre autres de bus sans chauffeurs qui permettent de relier différents points espaces de plusieurs kilomètres.
«Pour l’instant, un opérateur est toujours à bord, pour des questions de sécurité et pour informer les passagers. Bientôt nous généraliserons nos services avec une supervision distante», a déclaré au «Matin-Éco» Christine Peyrot, directrice commerciale des transports autonomes chez Transdev. Les navettes autonomes peuvent aujourd’hui être utilisées dans des sites fermés (industriels ou touristiques par exemple, ndlr). Mais elles seront utilisées dans les transports publics dans les 5 prochaines années, prévoit Peyrot. En attendant, «les tests sont menés à une vitesse moyenne de 13 km/h», a révélé au «Matin-Éco», Abdelkader Bayahya, ingénieur d’État marocain travaillant sur le projet de mobilité autonome chez Transdev. Mais ce n’est pas une limitation technique. Le concept a déjà été présenté dans plusieurs pays, comme l’Égypte. Pour les particuliers, les voitures autonomes commencent à peine leurs tests grandeur nature. Tous les constructeurs automobiles s’y sont mis, avec leurs lots de bonnes et de mauvaises surprises. Deux stratégies de design de ces véhicules de demain commencent à émerger. La première consiste à isoler les véhicules sans aucune connectivité avec le monde extérieur, «en isolant leurs systèmes critiques de sécurité». De cette manière, un véhicule ne compte que sur son système de capteur unique embarqué. Ces véhicules sont déjà considérés comme risqués et font de la place désormais à des voitures équipées de plusieurs capteurs de technologies différentes. Mais même ces véhicules nécessitent une intervention humaine de temps en temps, de la part de chauffeurs «de secours», qui arrive souvent trop tard et qui ne permet pas d’éviter le danger.
La seconde stratégie préfère connecter les véhicules autonomes entre eux et avec leur environnement. De cette façon, un véhicule peut informer les autres des éventuels dangers, obstacles et changements qu’il rencontre sur son chemin. En cas de freinage brusque, par exemple, il avertit les véhicules qui le suivent. L’intervention humaine n’est alors plus nécessaire. Cependant, cette connectivité pose un sérieux risque de cyber-sécurité que les différents acteurs engagés sur cette voie tentent de verrouiller. 


Une question de compromis​

L’ensemble des solutions et concepts présents actuellement sur le marché ne serait pas totalement fiable, selon le FIT qui vient de publier un rapport intitulé «Safer Roads with Automated Vehicles ?». 
Le rapport révèle que «les affirmations selon lesquelles les véhicules autonomes réduisent de 90% les accidents mortels de circulation en éliminant les erreurs humaines grâce à l’automatisation n’ont jamais été testées». Pour le FIT, il est clair qu’avec cette nouvelle technologie le nombre de pertes humaines va baisser. Mais cela ne signifie point la disparition des accidents de la circulation. «Pour choisir l’une ou l’autre stratégie, il faut être convaincu que son choix concilie, au maximum, sécurité routière et cyber-sécurité», soulignent les auteurs du rapport. 
Une tâche complexe qui n’aboutira, dans le meilleur des cas, que sur des concessions.

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