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22 milliards de dollars de Sukuk émis en 2018 sur le continent africain

C’est la nouvelle tendance, les pays africains recourent de plus en plus aux Sukuk pour financer leurs projets de développement. Certes, le Soudan pèse très lourd dans cette industrie participative, mais les émetteurs, usuels ou nouveaux, explorent davantage ce marché en plein essor.

Salle archicomble pour la première édition d’Africa Sukuk tenue hier à Casablanca. Organisé conjointement par l’institut Fineopolis et le cabinet d’avocats américain Kramer Levin, cet événement de deux jours met en exergue les différentes opportunités et défis associés au développement des Sukuk (l’équivalent des obligations dans la finance classique) en Afrique.
C’est la nouvelle tendance, les pays africains ont de plus en plus recours aux Sukuk pour financer leurs projets de développement. Et c’est le Soudan qui a ouvert le bal en 2007. Sept ans plus tard, le Sénégal a levé avec succès 100 milliards de FCFA et en octobre 2018, c’était au tour du Maroc d’émettre un milliard de DH pour renforcer l’écosystème participatif dans le pays. L’émission (Ijara) avait été souscrite 2,6 fois. (www.lematin.ma)
En 2018, les émissions de Sukuk dans le continent africain ont totalisé 22 milliards de dollars, soit près de 2,2% du marché mondial. Ce volume est alimenté en grande partie par la contribution du Soudan pour environ 88%. Sans laquelle, la valeur des émissions en Afrique ne dépasserait pas 2,4 milliards de dollars. De même, l’émission de Sukuk par des émetteurs usuels ou par de nouveaux est en évolution constante. Ceux-ci envisagent d’explorer davantage ce marché en plein essor.
«Les Sukuk sont des instruments financiers très utiles pour le refinancement des banques participatives. Ils mettent en relation les porteurs de projets et les investisseurs qui cherchent à maximiser leur rendement. Je suis convaincu que les Sukuk constituent un vrai levier de développement pour le continent», déclare Fouad Harraze, PDG d’Al Akhdar Bank. 
Intervenant à la première table ronde de cet événement, Youssef Baghdadi, président du directoire de Bank Assafaa, a souligné que «les Sukuk Moudaraba et Wakala apporteront une confiance au marché participatif marocain, permettant aux entreprises de se financer et aux investisseurs de placer leur fonds». 
En revanche, «plusieurs pays africains n’arrivent toujours pas à émettre de Sukuk, notamment le Gabon. Ce dernier a toujours du mal à identifier les actifs sous-jacents», explique Ali Akbar Onanga Y’Obegue, président de l’Institut gabonais de finance islamique. 
Les panélistes de la première journée de la rencontre sont unanimes : en adoptant sa réglementation à l’industrie participative, le continent africain peut espérer attirer d’importants fonds et même des investisseurs moins sensibles au caractère islamique des produits.

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