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C’est fait. La Banque mondiale a approuvé le prêt de 500 millions de dollars destiné à financer un programme d’appui au système éducatif au Maroc. Comme nous l’annoncions en exclusivité le 1er mai dernier, ce programme soutient essentiellement le gouvernement dans son objectif d’élargir l’accès à l’éducation préscolaire tout en améliorant la qualité des apprentissages, afin d’obtenir de meilleurs résultats dans le développement humain et la productivité.
D’une durée de 5 années (2019-2023), le projet vise en effet à renforcer de «manière significative» les aptitudes et les compétences des enseignants ainsi que la gouvernance du secteur de l’éducation de base. «En moins de 20 ans, et c’est une réalisation remarquable des OMD (Objectifs du Millénaire pour le développement, Ndlr), le Maroc a généralisé l’accès à l’éducation pour les filles comme pour les garçons. Mais en termes d’acquis scolaires, le pays peine à décoller. Ce nouveau programme renforcera l’efficacité du secteur éducatif en améliorant l’accès à une éducation pré-primaire de qualité pour tous», souligne dans un communiqué Marie Françoise Marie-Nelly. Selon la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb, cette stratégie, inspirée des meilleures pratiques, instillera un changement de paradigme dans le secteur afin de conduire sa transformation et de construire le capital humain de demain. D’après l’Institution de Bretton Woods, malgré l’accès primaire universel, en 2017, 50% seulement des enfants âgés de 4 et 5 ans fréquentaient des structures pré-primaires qui restent indispensables pour préparer les enfants à apprendre. Le programme installera ainsi des conditions propices pour accompagner la volonté des autorités d’universaliser l’éducation pré-primaire à l’horizon 2027.
Il soutiendra, en outre, un «ambitieux» programme de réforme axé sur la formation et l’accompagnement des enseignants tout au long de leur carrière, dans le but de renforcer la profession et, ce faisant, d’améliorer les acquis scolaires. Sur le plan de l’amélioration de la gouvernance, le programme renforcera les capacités de gestion du secteur et la responsabilité de tous les acteurs de la chaîne éducative, en s’appuyant la vision stratégique du ministère de l’Éducation. «Il préconisera pour cela une plus grande concentration sur les résultats à travers la mise en œuvre de contrats d’objectifs par les directions régionales et provinciales rattachées au ministère, dont les académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF)», est-il indiqué. Le programme soutiendra également des approches adaptatives et adaptées aux conditions locales pour améliorer la prestation au niveau de l’école en aidant les directeurs d’établissement à concevoir et mettre en œuvre de manière inclusive leur plan d’amélioration.
Parallèlement aux contrats d’objectifs, un volet de suivi-évaluation permettra de vérifier l’atteinte des différentes étapes identifiées. Selon le dossier de prêt, dont le «Matin-Éco» détient copie, le capital humain au Maroc contribue à hauteur de 41% à la richesse par habitant, taux nettement inférieur à celui des pays ayant un niveau de développement similaire. Pour la Banque mondiale, les investissements dans la petite enfance sont indispensables pour obtenir de meilleurs résultats sur le plan du développement humain et de la productivité.
