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500 millions de dollars de la Banque mondiale pour le préscolaire

La Banque mondiale doit accorder au Maroc, en juin prochain, un prêt de 500 millions de dollars destiné à financer un programme d’appui au système éducatif préscolaire et de base. Ce programme, d’une durée de 5 années (2019-2023), a pour objectif d’améliorer les investissements dans la petite enfance afin d’obtenir de meilleurs résultats dans le développement humain et la productivité.

500 millions de dollars de la Banque mondiale pour le préscolaire
En plus d’influer sur l’épanouissement personnel, social et professionnel d’un individu, le développement de la petite enfance fait partie des leviers de croissance d’un pays.

Le renforcement du capital humain passe par une hausse des investissements dans la petite enfance. C’est ainsi que le gouvernement et la Banque mondiale ont convenu de s’associer en faveur du préscolaire. Selon une source officielle, les deux parties planchent sur un programme destiné à renforcer les capacités, les compétences, la gouvernance ainsi que la performance du système éducatif préscolaire et de base. Ce programme d’une durée de 5 années (2019-2023) bénéficiera d’un financement de la Banque mondiale pour 500 millions de dollars. Il s’inscrit dans la vision stratégique 2015-2030 pour l’éducation et les réformes en cours au ministère de l’Éducation nationale, particulièrement en vue de la généralisation du préscolaire pour les 4-5 ans dès 2027.  Selon notre source, le dossier de prêt est soumis à l’approbation de l’Institution de Bretton Woods. Il doit être accordé en juin prochain. Selon le dossier de prêt, dont le «Matin-Eco» détient copie, le capital humain au Maroc contribue à hauteur de 41% à la richesse par habitant, taux nettement inférieur à celui des pays ayant un niveau de développement similaire. En effet, les faibles résultats en capital humain entravent la productivité : avec un indice de capital humain de 0,5 sur une échelle de 0 à 1 (1 représentant la meilleure note) les Marocains nés aujourd’hui n’atteindront que 50% de leur productivité potentielle une fois sur le marché. Pour la Banque mondiale, les investissements dans la petite enfance sont indispensables pour obtenir de meilleurs résultats sur le plan du développement humain et de la productivité. En plus d’influer sur l’épanouissement personnel, social et professionnel d’un individu, le développement de la petite enfance fait partie des leviers de croissance d’un pays. S’il s’est fortement développé ces dernières années, l’accès à l’éducation préscolaire reste un luxe pour de nombreux enfants marocains de familles défavorisées. Devant l’absence de moyens pour la prise en charge de ce secteur par le ministère de l’Éducation, le secteur du préscolaire se développe à l’initiative du secteur privé, de quelques départements ministériels et d’associations. 

En 2015-16, 43% seulement des Marocains âgés de 4 à 5 ans bénéficiaient d’une prise en charge préscolaire, le pourcentage tombant à 27,9% dans les zones rurales. Les enfants les plus démunis ont nettement moins de chance d’accéder à des activités d’éveil que les plus aisés (16 contre 58%). Ensuite, la qualité de l’éducation préscolaire varie profondément d’une structure à l’autre et l’absence de mécanisme efficace d’assurance de la qualité à ce niveau empêche toute véritable amélioration sur le plan de la qualité et de l’homogénéité.  Le nouveau programme financé par la Banque mondiale a pour objectif de fournir un appui au gouvernement afin de mettre en place un cadre favorable à un service d’enseignement pré-primaire de qualité au profit des enfants, notamment les plus vulnérables. Il vise également à améliorer le niveau de qualification et de professionnalisation des enseignants, en augmentant la performance des services éducatifs aux niveaux régional, provincial et local. Il permettra, en outre, de renforcer la redevabilité des acteurs et institutions le long de la chaîne de prestation de services éducatifs. Ce volet concerne, entre autres, l’amélioration de l’allocation et l’utilisation des ressources humaines et financières. À noter que le prêt-programme de la Banque mondiale finance essentiellement une assistance et un appui techniques et ne prévoit pas de financer la réhabilitation ou la construction d’infrastructures en lien avec les écoles accueillant des classes du préscolaire.  

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