689 milliards de dollars ont transité par les Fintech en 2018

Les nouvelles technologies financières jouent un rôle important dans le développement des États. Elles élargissent l’accès à la finance, réduisent les coûts et assurent de nouveaux moyens de lever des fonds. «Dans les pays émergents et en développement, la Fintech offre d’immenses opportunités pour renforcer l’inclusion financière et le développement économique et social», déclare Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib lors de la session d’ouverture de la conférence internationale sur «La transformation digitale : opportunités et risques liés à la FinTech», tenue hier à Rabat.
De même, la transformation digitale à laquelle font face plusieurs pays est tirée essentiellement par des opérateurs et des entreprises privés qui continuent d’y investir lourdement tout en saisissant les opportunités qu’elle offre. De par l’ampleur de ses implications économiques et sociales, les autorités publiques se voient interpellées pour mettre en place des cadres juridiques adéquats et assurer un environnement propice aux innovations technologiques.
«L’une des priorités des États est d’investir dans l’éducation et la formation du capital humain en tenant compte des mutations qui s’opèrent au niveau du marché du travail sous l’effet des innovations technologiques. Aujourd’hui, le défi est énorme, il y a un fort besoin en main-d’œuvre qualifiée dans le domaine du digital», insiste Jouahri. L’institut McKinsey estime, dans un rapport de 2016, le potentiel de la Fintech dans les économies émergentes à 6% du PIB à l’horizon 2025, soit 3,7 trillions de dollars. En revanche, 2 milliards d’individus et 200 millions de micro, petites et moyennes entreprises dans les pays émergents n’ont pas accès au crédit, et ceux qui l’ont font face à des coûts très élevés.
En 2018, les transferts financiers axés sur les nouvelles technologies se sont élevés à 689 milliards de dollars dans le monde, dont plus des trois quarts à destination des pays en développement. Ce qui renseigne sur les enjeux de la Fintech.
«Aujourd’hui, plusieurs pays on pris conscience des enjeux de la Fintech. Ceux-ci ont développé des stratégies transversales et sectorielles pour promouvoir le développement des technologies numériques et leur utilisation», souligne Tobias Adrian, conseiller financier et directeur du département des marchés monétaires et des capitaux au Fonds monétaire international (FMI).
Notons que cette conférence s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du «Programme Fintech de Bali», institué suite aux dernières assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale. Ce programme permet d’orienter les services de ces deux institutions dans tout ce qui est en rapport avec la Fintech, d’éclairer leur concertation avec les autorités nationales et de contribuer à définir leurs contributions aux travaux des organismes de normalisation.