C’est l’un des plus grands chantiers de l’État pour les 6 années à venir. Le Maroc s’apprête à monter en puissance dans l’inclusion financière et la transformation numérique de son économie au profit des particuliers, des entreprises et des entrepreneurs.
À cet effet, il vient de bénéficier d’un financement de 700 millions de dollars (près de 7 milliards de DH) auprès de la Banque mondiale. Un prêt record jamais accordé par l’institution de Bretton Woods pour un seul projet/programme au Maroc. Il marque l’activation du nouveau cadre de partenariat liant les deux parties pour la période 2019-2024, approuvé également le 19 février par le Conseil des administrateurs du groupe de la Banque mondiale.
Diversifier les instruments financiers
Les 7 milliards de DH, accordés en tant que financement à l’appui des politiques de développement (DPF), concernent trois axes. Le premier axe a pour objectif d’améliorer l’inclusion financière des particuliers et des micros, petites et moyennes entreprises. «Il s’agira ici de diversifier les instruments financiers en élargissant le cadre réglementaire et institutionnel s’appliquant à la microfinance, au crédit agricole, aux assurances pour les entrepreneurs et aux produits financiers islamiques (finance participative ndlr), mais aussi d’assurer un meilleur suivi des disparités entre les hommes et les femmes», souligne l’institution de Bretton Woods. Ce qui aidera les particuliers et entreprises à avoir des instruments leur permettant de se constituer un patrimoine, d’investir de manière productive et d’atténuer les risques. Le deuxième axe vise, lui, à soutenir le développement des plateformes et infrastructures numériques. Ce volet a pour but d’appuyer les réformes nécessaires au déploiement de plateformes digitales dans les domaines des paiements mobiles et du commerce électronique notamment, en priorisant l’amélioration de l’infrastructure des marchés financiers et les systèmes de paiement. Ces réformes permettront aussi d’élargir l’accès au haut débit et de favoriser la concurrence dans ce secteur, en particulier en milieu rural.
Entrepreneuriat numérique
Quant au troisième axe, il porte sur le renforcement du soutien aux entrepreneurs du numérique. L’objectif étant de faciliter l’accès des startups aux financements en renforçant les réseaux d’investisseurs providentiels et en simplifiant les procédures d’enregistrement des entreprises en ligne. «L’entrepreneuriat numérique est appelé à jouer un rôle déterminant dans le développement d’une économie marocaine plus compétitive. Cela suppose de moderniser les entreprises numériques, de promouvoir la croissance de nouveaux acteurs et emplois dans le secteur et d’encourager les industries locales», soutient la Banque mondiale. Selon elle, le DPF promeut, entre autres, des réformes qui permettront de lever les obstacles aux investissements du secteur privé dans le secteur financier et les télécommunications, afin d’augmenter la concurrence au profit des entreprises et des particuliers.
À noter que le ministère de l’Économie et des Finances est le principal interlocuteur de la Banque mondiale sur ce projet. Il assurera la coordination avec les autres entités concernées par le programme de réformes, dont Bank Al-Maghrib, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications, le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique ainsi que la Caisse centrale de garantie.