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À Idleb, les jihadistes contrôlent les rouages de la vie publique

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Le groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, contrôle quasiment tous les aspects de la vie publique dans la région d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. Levant des taxes aux principaux points de passage vers ces territoires échappant au régime syrien, le groupe jihadiste préside aux destinées de quelque trois millions d’habitants à travers un gouvernement autoproclamé, une police et des tribunaux religieux. En 2015, l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda ainsi qu’une myriade de groupes rebelles parfois rivaux prennent le contrôle de la province d’Idleb, formant des conseils locaux chargés de gérer les affaires publiques. Ces conseils opèrent sous la houlette et grâce au financement du «gouvernement de transition», rattaché à l’opposition politique en exil, basée en Turquie. À partir de 2017, HTS, rebaptisé ainsi après avoir rompu ses liens avec Al-Qaïda et intégré en son sein d’autres factions armées, cherche à mater les factions rebelles qui lui sont opposées. Il a créé un «gouvernement du salut», branche civile chargée d’administrer les zones qu’il domine. Début 2019, HTS réussit à prendre le contrôle de la majorité de la province d’Idleb au détriment des groupes rebelles. «À l’ombre du gouvernement du salut, le rôle des conseils locaux s’est affaibli», affirme Ayman al-Dassouky, chercheur au centre Omran, basé en Turquie. HTS dispose d’une police avant le «gouvernement du salut». En 2015, une autorité pour l’éducation affiliée à l’opposition politique syrienne a commencé à encadrer les universités privées dans la province. HTS contrôle l’économie d’Idleb, notamment les échanges commerciaux avec la Turquie et les zones du régime à travers sa mainmise sur les barrages internes et les postes-frontières. Le groupe a la main sur le commerce des carburants par le biais de la «Compagnie Watad pour le pétrole» qui monopolise l’importation des dérivés pétroliers depuis la Turquie. L’activité commerciale constitue une manne considérable pour les jihadistes qui prélèvent des taxes sur l’entrée et la sortie des marchandises. n

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