Saâd Eddine El Othmani défend son bilan et la cohésion de sa majorité

Multipliant les sorties médiatiques ces derniers temps, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, s’est livré encore une fois, vendredi dernier, à l’exercice des questions-réponses. C’était dans le cadre de l’Agora du campus de l’école HEM Casablanca qui organisait la première édition 2019 du «Grand Oral» des Sciences Po Alumni, section marocaine de l'Association des Sciences Po. Lors de cette rencontre, les messages livrés par le Chef du gouvernement étaient en concordance avec les informations autour desquelles il a bâti, ces derniers jours, sa communication. Il a ainsi insisté sur les avancées réalisées par le Maroc, qu’il n’a pas hésité à mettre à l’actif de l'action du gouvernement. C’était le cas des points gagnés dans le rapport Doing Business et de la récente amélioration du classement du Maroc dans l’Indice de perception de la corruption (IPC).
M. El Othmani a également défendu le bilan de son gouvernement en évoquant les réalisations concrétisées à travers les réformes mises sur pied notamment sur le plan administratif (charte de déconcentration administrative), les réformes juridiques, la dématérialisation des procédures, les mesures pour la promotion de la langue amazighe, la réforme de l’éducation, les réformes en matière de santé, les différentes mesures de soutien des couches sociales les plus vulnérables et l’encouragement de l’investissement.
Le Chef du gouvernement est également revenu à la charge pour défendre la solidité de sa majorité gouvernementale, mais il a toutefois tenu à expliquer la nuance existant entre la majorité gouvernementale et la coalition des partis politiques du gouvernement. En effet, en évoquant la question de la préparation par le gouvernement de sa copie relative au nouveau modèle de développement économique du Maroc, il a affirmé que cette copie était prête et qu’elle était le fruit d’une synergie de l’ensemble des ministres.
Mais il a toutefois tenu à souligner que le débat entre les formations politiques n’était pas synonyme de confrontation. «C’est normal qu’il y ait des divergences, mais nous travaillons sur ce que nous avons en commun. En dehors des activités du gouvernement, il se peut qu’il y ait des divergences, mais au sein du gouvernement, il n’y en a pas», a-t-il précisé en donnant l’exemple du traitement de la question de la facturation électronique qui a suscité l’ire des commerçants. «Cette question a été gérée au sein du gouvernement en dehors de toute divergence», a-t-il déclaré. Sauf qu’il a omis de rappeler la sortie de Mustapha Ramid, un des ténors du Parti de la justice et du développement, qui a dénoncé publiquement le double langage de Aziz Akhannouch, chef du Rassemblement national des indépendants et membre du gouvernement.
M. El Othmani a également été interpellé au sujet du blocage du dialogue social. À ce sujet, il a tenu à préciser que les réunions du ministère de l’Intérieur et des centrales syndicales ont eu lieu à sa demande en tant que Chef de l’Exécutif et que c’est lui qui en avait chargé le ministre de l’Intérieur.