Entre deux discours sur le ralentissement de la croissance chinoise ou le Brexit, la routine de l'élite économique mondiale à Davos pourrait être bousculée mercredi par une adolescente dont la mobilisation contre le réchauffement inspire la jeunesse mondiale. C'est en effet mercredi qu'arrive dans la station de ski huppée des Alpes suisses Greta Thunberg, une Suédoise de 16 ans qui, depuis août 2018, a manqué les cours tous les vendredis pour exiger des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique. «Certaines personnes, certaines entreprises, et certains responsables politiques en particulier savent très précisément quelles valeurs inestimables ils ont sacrifiées afin de gagner des sommes d'argent inimaginables», a-t-elle dénoncé dans un message vidéo. Voilà qui tranche avec le ton plus policé en vigueur à Davos, adopté par exemple mercredi par le Premier ministre japonais. «J'appelle tout le monde à ranimer la confiance dans le système du commerce international», a dit Shinzo Abe, estimant que l'Europe, le Japon et les États-Unis devaient «unir leurs forces» pour réviser les règles du libre-échange. Autres intervenants prévus mercredi dans le cadre huppé et ultra-protégé de la station de ski suisse, où se pressent environ 3.000 représentants de la fine fleur de l'économie mondiale : la chancelière Angela Merkel, les Premiers ministres italien et espagnol, le Premier ministre éthiopien et le Président sud-africain. Donald Trump et Emmanuel Macron avaient capté toute l'attention en 2018. Tous deux sèchent l'édition 2019, l'un pour cause de «shutdown», l'autre en pleine contestation des «gilets jaunes.». Quant à Theresa May, elle est restée à Londres pour gérer la crise du «Brexit». «Il n'y a rien de neuf, rien de provoquant. Le réchauffement climatique, l'intelligence artificielle, ce n'est pas nouveau, mais que se passe-t-il concrètement ?» dit un banquier européen, croisé dans le funiculaire desservant l'un des hôtels où, dans les salons privés, se négocient nombre de transactions. Plus amer, le secrétaire général d'Amnesty International, Kumi Naidoo, se demande, comme nombre d'activistes invités par les organisateurs, à quoi sert leur présence.
Une adolescente suédoise bouscule l'élite mondiale
LE MATIN
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23 Janvier 2019
À 17:20