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Des affrontements au quartier PK5 de Bangui

Des affrontements au quartier PK5 de Bangui

Des affrontements entre commerçants et milices ont éclaté, mercredi soir, et se poursuivaient jeudi, dans le quartier musulman PK5, à Bangui, après la mort d’un civil tué par une milice, selon des habitants et l’ONU. «Depuis mercredi soir, le quartier de PK5 est secoué par des échanges de tirs impliquant des groupes criminels», a déclaré jeudi à la presse le porte-parole de la mission de l’ONU (Minusca), Vladimir Monteiro.
«Ces échanges ont été déclenchés par des crimes chroniques commis par des bandes criminelles contre les commerçants du quartier», a-t-il ajouté. L’ONG médecins sans frontières (MSF) dénombrait une dizaine de blessés jeudi matin dans le quartier qui, depuis plusieurs semaines, n’avait pas connu de violences.
«Cela a commencé avec un accrochage entre un vendeur de carburant et des jeunes armés», a déclaré à l’AFP Awad Al Karim, imam de la mosquée Ali Babolo située au PK5 de la capitale centrafricaine. Selon lui, le vendeur de carburant avait refusé de payer une taxe imposée par une des milices d’autodéfense du quartier. En représailles, deux jeunes à moto ont lancé une grenade sur des civils désarmés. Un homme de quarante ans a été tué, selon Awad Al Karim. Son corps a été transporté à la mosquée Ali Babolo.

Dans la foulée, la famille du défunt a entrepris de venger sa mort avec l’aide d’une milice rivale du quartier, selon plusieurs témoins contactés par l’AFP. Des coups de feu ont été échangés dans la nuit jusque vers 9 h (8 h GMT) du matin. «Nous avons envoyé des patrouilles dans le quartier», a précisé le porte-parole de la Minusca. Mais vers 11 h, les échanges de tirs ont repris au PK5. Les commerces étaient fermés sur l’avenue Barthélémy Boganda, et les trottoirs étaient déserts, a constaté un journaliste de l’AFP.
«C’est parti d’une simple affaire de racket. Désormais, le marché est vide, et les gens ont peur. On espère que les choses vont rentrer dans l’ordre», témoignait un commerçant. Mais à midi, des tirs nourris continuaient de résonner au PK5, en proie à des violences sporadiques depuis 2014. C’est dans ce quartier que s’étaient réfugiés beaucoup de musulmans de Bangui après les affrontements entre rebelles Séléka et groupes anti-balaka qui ont ravagé la capitale après la chute, en 2013, du Président François Bozizé. Depuis, ce pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres au monde et où les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources n’a jamais réussi à se stabiliser. 

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