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Afif Bennani : «Notre objectif est de créer une certaine cohésion entre artistes débutants et professionnels»

Le Hall du Théâtre national Mohammed V accueille, jusqu’au 16 décembre, «Le Rassemblement des artistes plasticiens». Un événement organisé par le Syndicat marocain des arts plastiques et de la photographie, présidé par l’artiste et chercheur Afif Bennani. Son vernissage, le lundi 9 décembre, a été l’occasion de rendre hommage à certaines personnalités de l’art et de la culture, notamment le directeur du Théâtre national Mohammed V, Mohamed Ben Hsain, l’artiste Nouamane Lahlou, le calligraphe Mohamed Karmad, l’auteure Lamia Belachhab, la chanteuse Fatéma Qortobi et la femme de médias Fatéma Yahdi.

Afif Bennani : «Notre objectif est de créer une certaine cohésion entre artistes débutants et professionnels»
«Le Rassemblement des artistes plasticiens» se poursuit jusqu’au 16 décembre au Théâtre national Mohammed V. Ph. KARTOUCH

Quelque 120 artistes plasticiens, de diverses tendances, étaient au rendez-vous le 9 décembre au Théâtre national Mohammed V pour le vernissage du «Rassemblement des artistes plasticiens». C’est d’ailleurs le but poursuivi par les organisateurs qui ont voulu, à travers cette manifestation, favoriser les liens entre plasticiens de différentes générations et de multiples styles, qu’ils soient professionnels, débutants ou amateurs, dont certains exposent pour la première fois de leur vie.
«Notre objectif est surtout de rassembler ces artistes pour qu’il y ait une certaine cohésion entre eux et un échange d’expériences. Puis, créer une certaine amitié entre eux, parce que, malheureusement, les artistes-peintres sont dispersés et se connaissent seulement de loin. On a, aussi, visé les artistes marginalisés pour montrer leur travail et les mettre dans le bain. Pour l’année 2020, nous allons organiser, au mois de mars, une exposition de paravents dans sa deuxième édition. Ensuite, au mois de mai, ce sera le premier mouvement artistique du Maroc intitulé “Silencisme”», indique le président du Syndicat marocain des arts plastiques et de la photographie, très ému par la concrétisation de cette exposition singulière qui montre la diversité picturale dans notre pays et le foisonnement créatif dans l’univers des artistes-peintres, qui ont besoin d’un coup de pouce pour faire valoir leur travail. Par ailleurs, on a découvert qu’il y avait des peintres beaucoup plus connus à l’étranger qu’au Maroc, comme c’est le cas d’Aïcha Arji, qui arrive d’une grande exposition ayant fait le tour de plusieurs villes en France.
«Je trouve que c’est une bonne initiative de rassembler des artistes professionnels avec d’autres qui sont à leurs débuts. 
Parce que si nous n’ouvrons pas nos bras aux autres, les plus grands que nous ne voudront pas, eux non plus, nous soutenir», souligne Aïcha Arji, qui vient tout droit de Paris où elle a exposé, pendant un mois, dans une manifestation plastique sous l’intitulé «La sauvegarde du patrimoine marocain amazigh», qui fut très appréciée par la communauté marocaine en France et fut même prolongée par l’ambassadeur Chakib Benmoussa aussi bien à Paris que dans les consulats de France, vu sa qualité culturelle.
Dans cette manifestation au Théâtre national Mohammed V, elle fait voir sa thématique «Le silence des femmes battues», lancée en France et qui a eu l’encouragement des mairies de Reims et d’Épernay. «Cette toile constitue pour moi un soutien aux femmes battues, et pour rejeter toute sorte de torture envers les femmes. Je souhaite de tout mon cœur que la femme soit libre, respectée et valorisée dans la société. C’est à la femme de briser ce silence. Elle doit avoir le courage et la détermination pour ne pas sombrer dans le noir et la déprime et ne pas céder à la peur», explique Aicha Arji.
Pour sa part, le peintre Aziz Tounsi a énormément apprécié cette idée de rassemblement, car selon lui «c’est quelque chose que nous avons perdu dans notre domaine artistique. Il ne faut pas qu’il y ait cette coupure entre les générations. Sachant que celui qui est arrivé aujourd’hui a, lui aussi, été un certain temps débutant. Au contraire, l’artiste fort et compétent ouvre son atelier aux jeunes et leur apprend les techniques et la matière avec lesquelles il travaille pour que la locomotive poursuive son chemin dans une continuité très harmonieuse. Donc ce mariage entre les artistes plasticiens débutants et professionnels constitue un pont et une moyen de communication entre les différentes écoles d’art plastique. 
Il ne faut pas oublier que ce sont là les fruits des efforts de toutes ces écoles qui ont donné des exemples de haut niveau, en termes de techniques, de matières et de couleurs».
En effet, dans ce rassemblement de plasticiens, le public peut rencontrer des passionnés de l’art plastique qui occupent d’autres fonctions, mais vouent un grand amour à la peinture, comme c’est le cas de la jeune médecin Zaynab Al Amal, qui s’est dite très contente de faire partie de cette exposition. «J’ai eu l’occasion de découvrir plusieurs styles de peinture, ainsi que des artistes de différentes générations. J’ai été encouragée par mon père pour exposer mon travail dans cet événement et je ne le regrette pas. Peut-être que cela va me motiver à participer à d’autres manifestations plastiques». 

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