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Le besoin en fonds de roulement s’alourdit au Maroc

En 2018, le besoin en fonds de roulement des entreprises (BFR) au Maroc a atteint 70 jours en moyenne, s’alourdissant de 3 jours sur un an, sous l’effet de l’accumulation de stocks. 5 secteurs affichent un BFR supérieur ou égal à 100 jours : le papier, la Chimie, les technologies, les services aux entreprises et l’industrie pharmaceutique, selon une nouvelle étude d’Euler Hermes.

Le besoin en fonds de roulement s’alourdit au Maroc
Le BFR traduit le besoin de financement résultant du décalage des flux de trésorerie entre le paiement des clients, le coût du stockage et le règlement aux fournisseurs

Le besoin en fonds de roulement des entreprises (BFR) s’est détérioré au Maroc. Il a cru de 3 jours (j) en 2018, atteignant ainsi 70 j en moyenne, sous l’effet de l’accumulation de stocks par les entreprises. Les 5 secteurs dont le BFR est le plus élevé dans le pays sont l’industrie du papier (246 j), la chimie (160 j), les technologies (121 j), les services aux entreprises (113 j) et les produits pharmaceutiques (100 j).
En revanche, deux secteurs affichent un besoin en fonds de roulement négatif, preuve de bonne santé financière. Il s’agit du secteur des télécommunications (-56 j) et celui du Gaz&Pétrole (- 8 j). C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude d’Euler Hermes sur le besoin en fonds de roulement des entreprises dans le monde.
À l’échelle mondiale, le BFR des entreprises s’est également alourdi de 1 jour à 70, atteignant ainsi son pire niveau depuis 2012. Cette hausse provient majoritairement de l’accroissement des stocks des entreprises (+3 jours en moyenne en 2018), qui sont actuellement 20 à 30% supérieur à un niveau qui serait considéré comme normal, selon Euler Hermes. «Les entreprises ont tenté de compenser cette accumulation de stocks par un ajustement de leur comportement de paiement : elles ont raccourci les délais de paiement imposés à leur client et rallongés leurs délais de paiement fournisseur. Ainsi, les délais de paiement clients (DSO) ont reculé de 1 jour à l’échelle mondiale en 2018, alors que les délais de paiement fournisseur (DPO) ont cru de 1 jour», expliquent les économistes d’Euler Hermes.  En valeur, la hausse du BFR constatée en 2018 à l’échelle mondiale représente 820 milliards de dollars, s’aggravant de 12% sur un an. «Pour les entreprises, une hausse du BFR signifie moins de ressources financières disponibles pour financer le développement de nouveaux produits, l’expansion géographique, la croissance externe, la digitalisation ou la réduction de la dette. À terme, cela pourrait mener à un ralentissement économique mondial», souligne dans l’étude, Maxime Lemerle, Responsable des recherches sectorielles et défaillances chez Euler Hermes. Dans le détail, le BFR a augmenté dans 3 pays sur 5 en 2018. Les plus fortes hausses ont été constatées chez les pays émergents, comme le Brésil (+9 jours), l’Afrique du Sud (+8 jours) et le Chili (+5 jours). Des détériorations ont aussi été observées dans des économies avancées, notamment l’Allemagne (+3 jours) et les États-Unis (+1 jour). Pour tous ces pays, la détérioration du BFR trouve sa source dans l’importante accumulation de stocks par les entreprises. La liste des pays dont le BFR est le moins élevé au monde comprend la Belgique et l’Espagne (50 j chacun), les Pays-Bas (55 j), l’Autriche (56 j), le Canada, la Norvège et la Nouvelle-Zélande (57 j chacun). L’Arabie saoudite (116 j), la Chine (94 j) et la Bulgarie (93 j) enregistrent, en revanche, les BFR les plus importants au monde. À l’échelle mondiale toujours, 5 secteurs enregistrent le BFR le plus élevé (supérieur à 100 jours) : aéronautique (138 j), machines et équipements (107 j), électronique (106), produits pharmaceutiques (104) et articles de loisir (101 j).  «Pour faire face au ralentissement économique mondial et à l’incertitude politico-économique persistante, Euler Hermes estime que les entreprises se montreront prudentes en 2019. Selon le leader mondial de l’assurance-crédit, ces dernières ajusteront leurs stocks et se montreront plus strictes dans les conditions de paiement imposées à leurs clients. En conséquence, le BFR des grandes entreprises devrait reculer de 2 jours à 68 en 2019». 

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