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Blockchain, les exportateurs doivent-ils foncer ?

Comment la Blockchain peut-elle être utilisée dans le commerce extérieur ? Sa technologie est-elle assez sécurisée pour être adoptée par nos exportateurs ? Quels sont les risques et avantages qu’elle présente ? Ce sont là quelques questions auxquelles ont tenté de répondre l’Asmex et BMCE Bank Of Africa lors d’une rencontre à Casablanca au profit des exportateurs.

Blockchain, les exportateurs doivent-ils foncer ?
La rencontre organisée mercredi par l’Asmex avait pour thème «Blockchain : menaces ou opportunités sur le commerce extérieur national ?» Ph. Seddik

La Blockchain pourrait être l’infrastructure du futur qui révolutionnera l’achat de matières premières. La déclaration est de Aziz Mantrach, vice-président de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex). Ce dernier intervenait, mercredi, lors d’une rencontre organisée par BMCE Bank Of Africa et l’Asmex sur le thème «Blockchain : menaces ou opportunités sur le commerce extérieur national ?» pour vulgariser cette technologie auprès des exportateurs. 
Pourquoi la Blockchain ? Cette technologie, sur laquelle reposent les monnaies virtuelles, comme le Bitcoin, peut être utilisée dans d’autres domaines tels que le transfert d’argent pour le règlement de factures à l’international, l’amélioration de la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement, la réalisation d’économies sur les coûts du fret maritime international (jusqu’à 20%) ou encore la rédaction de smart contracts (contrats intelligents). Mieux, en cas de litige entre acheteur et fournisseur, chacune des deux parties a accès aux informations du contrat électronique. «Les transactions de la Blockchain ne sont pas modifiables», a rappelé Mamoun Taheri Joutei, directeur du Centre d’intelligence économique chez BMCE Bank of Africa.
Faut-il pour autant se jeter sur cette technologie qui rend inutiles les intermédiaires et les tiers de confiance ? «En attendant de voir l’évolution de la Blockchain, il y a des actions où son utilisation est plus facile telles que le fret maritime et les formalités douanières. Selon le Cabinet Gartner, la réelle montée en puissance de la Blockchain s’observera entre 2026 et 2027 après de lourds investissements», indique Taheri Joutei.
Même prudence ressentie chez Jalal Benhayoun, DG de PortNet. «L’engouement pour la Blockchain commence à s’émousser. Le choix d’une technologie n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour atteindre des objectifs», rappelle le patron de la plateforme de procédures dématérialisées du commerce extérieur. D’autres menaces pèsent sur cette technologie, qui pourrait changer l’architecture même de l’internet, selon Randdep Malhi Chief Opérating Officer de Blockshine, entreprise basée à Singapour et spécialisée dans la Blockchain. Parmi ces risques, celui du piratage des données issues de la Blockchain. «En théorie, c’est possible, en pratique il faudrait pour cela pirater 51% du réseau mondial», précise Hassan Baloui, Associate Professor & Mission Leader à l’Université Mohammed VI Polytechnique. Autant dire que c’est une mission impossible. Il y a également la problématique du droit à l’oubli qui permet à une personne ou une entreprise d’exiger que ses données soient effacées d’internet. Une opération impossible pour la Blockchain puisque les données sont éternelles. Malgré ces menaces, «il ne faut pas avoir peur de cette technologie. Au contraire, il était temps de s’y mettre. Cela pourrait être structurel pour nous, dans la mesure où la Blockchain, de par ses coûts de transactions bas, aiderait beaucoup d’acteurs à passer de l’informel vers le formel», estime Hicham Amadi, vice-président de l’Asmex. 

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