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Brexit : Theresa May hésite sur sa stratégie avant une semaine cruciale

Theresa May va-t-elle représenter son accord de Brexit aux députés britanniques ? Les hésitations de la Première ministre alimentaient dimanche un climat de crise, voire de fin de règne pour la dirigeante, avant une semaine cruciale pour les modalités du divorce.

Brexit : Theresa May hésite sur sa stratégie avant une semaine cruciale
Si l’accord est rejeté par le Parlement, Theresa May a jusqu’au 12 avril pour décider d’organiser des élections européennes.

Destiné à mettre en œuvre un Brexit en douceur, ce Traité de retrait de l’UE, fruit de difficiles négociations avec Bruxelles, a déjà été rejeté massivement à deux reprises par la Chambre des communes. Un nouveau vote avait été présenté par Theresa May comme la suite logique du sommet européen qui s’est tenu cette semaine, lors duquel elle a obtenu un report du Brexit au-delà de la date initialement prévue du 29 mars, fixant désormais au 12 avril au plus tôt l’échéance fatidique.
Mais la dirigeante conservatrice a semé le trouble vendredi en laissant entendre que le vote pourrait finalement ne pas avoir lieu la semaine prochaine, «s’il apparaît qu’il n’y a pas suffisamment de soutien», ce qui semble fort probable. «Nous le représenterons quand nous serons sûrs d’avoir (le soutien nécessaire)», a confirmé dimanche le ministre chargé du Brexit, Steve Barclay, sur la BBC.
Un rejet du texte pourrait être le coup de grâce pour une Theresa May en pleine crise d’autorité. Critiquée de tous côtés pour sa gestion du Brexit, la dirigeante conservatrice est sous la menace de manœuvres visant à la déloger, affirmait dimanche le «Sunday Times», selon qui elle pourrait céder sa place au vice-Premier ministre David Lidington, un europhile, dans un rôle intérimaire.
«Le Mail on Sunday» voyait, lui, le poste échoir au ministre de l’Environnement Michael Gove, un Brexiter. «Le gouvernement est bloqué. La confiance dans la démocratie s’effondre. Ça ne peut pas continuer. Nous avons besoin d’un nouveau Premier ministre», a tweeté le député conservateur George Freeman, un ancien conseiller de Mme May. Mais «changer» de dirigeant «ne règlera pas les problèmes», a rétorqué sur Sky News le ministre des Finances Philip Hammond, jugeant «déplacé» de vouloir faire tomber la Première ministre à l’heure où le Royaume-Uni affronte, avec le Brexit, l’un des plus grands défis de son histoire contemporaine.
Theresa May se trouvait dimanche dans sa résidence de campagne de Chequers (nord-ouest de Londres) et menait des discussions avec «ses collègues», a indiqué à l’AFP un porte-parole de Downing Street, sans plus de précision. Le gouvernement devrait dévoiler lundi ses intentions, et une série de votes indicatifs pour déterminer les desiderata du Parlement pourrait avoir lieu dans la semaine. Une option qui n’est pas sans danger en raison des tensions qu’elle pourrait susciter au sein de l’exécutif, les eurosceptiques craignant que le Parlement n’en profite pour prendre le contrôle du Brexit, et en dénaturer la substance.
Dans le cas où elle présenterait finalement son accord aux députés, Theresa May devra surmonter deux obstacles, le premier ayant trait à la possibilité même de soumettre le texte. Ce vote, initialement prévu cette semaine, avait été bloqué par le président des communes, John Bercow, au motif que l’exécutif ne pouvait présenter à nouveau un même texte sans changement. Les récentes décisions de l’UE peuvent toutefois apparaître comme des éléments nouveaux, selon les analystes.
Le deuxième obstacle fait en revanche figure de gageure, puisque la Première ministre doit convaincre les députés de changer d’avis, qui plus est après les avoir échaudés en rejetant sur eux la responsabilité des atermoiements du Brexit dans une allocution mercredi.
Anticipant un possible rejet, les 27 ont eux donné à la dirigeante le choix : soit l’accord est voté et le Royaume-Uni effectue une sortie ordonnée de l’UE, avec un court report fixé au 22 mai. Soit l’accord est rejeté et Londres aura jusqu’au 12 avril pour décider d’organiser des élections européennes, ce qui lui permettrait de demander un nouveau report. Sinon, ce serait une sortie sans accord, près de trois ans après le référendum sur l’UE du 23 juin 2016. À l’orée de cette semaine cruciale, des centaines de milliers de manifestants anti-Brexit ont défilé à Londres samedi pour réclamer un nouveau référendum.

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