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Le business model de MedZ est à revoir

Le rapport de la Cour des comptes au titre de 2018 a fait état de plusieurs remarques concernant la gestion de la société MedZ, ayant pour principale mission l’aménagement, le développement, la commercialisation et la gestion des zones d’activités économiques dans le domaine de l’industrie, du tourisme et de l’offshoring. La Cour lui recommande notamment de revoir son business model. Réagissant à ces remarques, MedZ a apporté ses réponses point par point, en soulignant notamment les impacts de ses projets et les externalités positives générées sur son environnement.

Le business model de MedZ est à revoir
Les magistrats de la Cour ont relevé que le Business Model de MedZ n’a cessé d’évoluer, mais connait un essoufflement.

Le rapport annuel de la Cour des comptes au titre de l’année 2018 a relevé plusieurs constats concernant la gestion de la société MedZ. Celle-ci est une filiale du groupe Caisse de Dépôt et de Gestion, ayant pour principale mission l’aménagement, le développement, la commercialisation et la gestion des zones d’activités économiques (ZAE) 
dans le domaine de l’industrie, le tourisme et l’offshoring. 
Les magistrats de la Cour ont d’abord relevé que le business model de MedZ n’a certes pas cessé d’évoluer, mais s’essouffle et est devenu non adapté à certaines activités notamment l’offshoring. En effet, notent-ils, «la situation financière de MedZ s’est fragilisée à cause de certains facteurs, notamment ceux en relation avec le rendement modeste des investissements et le financement d’une partie des investissements par des dettes à court terme».
Le rapport a, par la suite, passé au peigne fin les trois activités de la société. Ainsi, concernant les zones d’activités industrielles, le rapport a constaté que MedZ a aménagé 13 plateformes industrielles intégrées (P2I), avec un coût global prévisionnel de 5,77 milliards de DH, hors coût d’aménagement des zones de Gueznaya et de la technopole de Rabat. 
La Cour a relevé, en premier lieu, des insuffisances en matière de conception des zones d’activités industrielles. Il s’agit notamment de la non-réalisation des études de marché pour le cas des projets «Afzi», «Midparc», «P2I» d’Aït Kamra, «P2I» de Boujdour et le parc de Selouane. Aussi, il a été relevé l’absence de l’étude de positionnement des projets «Haliopolis» et Agropole d’Agadir, ainsi que l’absence du protocole d’accord relatif aux projets d’Aït kamra, Boujdour et «Haliopolis». 
Le rapport a aussi relevé des difficultés de commercialisation des P2I et la continuation de prise en charge par la société des dépenses des zones d’activités industrielles, au lieu de sa filiale MedZ Sourcing à laquelle incombe cette responsabilité, ce qui a alourdi davantage la trésorerie de MedZ.  S’agissant des zones d’activités offshoring, le rapport a relevé en premier lieu l’engagement de la société à réaliser des investissements dépassant sa capacité financière, ce qui a fragilisé sa situation financière. À cet effet, à fin 2017, MedZ a valorisé la moitié des superficies prévues (602.000 m² dans 4 villes depuis 2006) dans les conventions d’investissement.
La juridiction financière marocaine a aussi constaté l’absence d’études préalables à la réalisation des projets et la non-atteinte des objectifs de construction des parcs offshores (à peine 46% comme taux général de réalisation à fin 2017).
Les magistrats de la Cour reprochent également à MedZ le retard dans la réalisation, la non-atteinte des objectifs de développement des parcs offshoring et la création insuffisamment justifiée d’une zone franche au sein de Technopolis Rabat. Ce qui a, aux yeux des auteurs du rapport, «substantiellement» changé la vocation de la zone en autorisant des activités industrielles sans relation avec la vocation initiale.
Autres remarques relevées par le rapport : la multiplicité des intervenants dans le processus de promotion des espaces offshoring et l’insuffisance des procédures, le développement insuffisant des filières à fort potentiel et des difficultés de commercialisation des espaces offshoring. 
Idem pour la concentration du chiffre d’affaires au niveau du parc CNS (environ 80% en 2017) et la non-atteinte des objectifs relatifs à l’impact socio-économique des parcs offshoring.  Pour ce qui est des zones d’activités touristiques, le rapport a relevé le lancement de certaines zones ne répondant pas à la demande, le retard de transfert des équipements de certaines zones aménagées aux collectivités territoriales et des délais d’aménagement relativement longs. 
Il pointe aussi du doigt les difficultés de commercialisation de certaines zones et de valorisation de certaines autres. 


MedZ relève les impacts économiques et sociaux de ses projets

Réagissant aux constats relevés par la Cour des comptes, MedZ a apporté ses réponses point par point, à savoir sa stratégie, son Business Model, sa situation financière et la gestion de ses trois activités. La filiale de la CDG a souligné notamment les impacts des projets de MedZ et les externalités positives générées sur son environnement. Il s’agit notamment, note-t-elle, d’impacts économiques et sociaux : 85.000 emplois directs créés dans les différentes zones d’activités MedZ, plus de 300 clients installés dans ces zones (multinationales, grands comptes nationaux, PME marocaine et étrangère…).
Concernant les impacts sur les Régions et Territoires, les projets MedZ, est-il relevé, ont permis de diversifier l’offre en foncier industriel en implantant des zones dans toutes les régions, «d’aller au-delà de l’axe Rabat-Casablanca, dans une logique globale d’aménagement du territoire et d’équité territoriale». 
MedZ indique aussi avoir contribué à l’amélioration des performances de divers secteurs exportateurs et contribué fortement au PIB du pays. «Ce trend haussier de croissance reste structurellement soutenu», souligne-t-elle.
Le top management de MedZ relève aussi certains indices d’impacts «qualitatifs». Il s’agit notamment du fait que 7.000 à 8.000 personnes passent chaque année par l’Offshoring pour accéder à un deuxième emploi, en ayant bénéficié d’une formation solide et acquis les soft skills nécessaires, l’impact sur l’investissement de proximité (offre immobilière, restauration, transport, maintenance…), la hausse de la scolarisation des filles en milieu rural… Il s’agit aussi de la mise en place d’infrastructures hors site (STEP, postes électriques sources, renforcement des routes…). En plus de l’impact d’image du Maroc à l’international, les responsables du MedZ ont considéré que la plus grande réalisation de la société est le fait d’avoir contribué à la création de la «destination Maroc», par des investissements structurants dans des domaines comme l’automobile, l’offshoring, l’aéronautique, ou encore l’agro-industrie.

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