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Le champ culturel l'entrerésolument ouvert

Le champ culturel demeure résolument ouvert aux contributions féminines au développement des diverses formes de la création culturelle au sein de la société, d'autant plus que la culture est un levier de progrès et de diffusion des valeurs.

Le champ culturel l'entrerésolument ouvert

S'il y a un domaine ouvert aux apports de la gent féminine, à la promotion de notre culture et de notre société, c'est bien celui de la culture. C'est ce qu'a affirmé la directrice de l'Institut des études hispano-lusophones (IEHL) relevant de l'Université Mohammed V, Fatiha Benlabbah, dans un entretien à la MAP à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Mme Benlabbah a souligné que la culture est un champ où trouvent leur compte des femmes artistes, écrivaines, poètes et chercheuses. Une telle dynamique laisse grande ouverte la voie de l'émergence de nouveaux talents dans la littérature, le roman, la nouvelle, la sociologie et l'anthropologie.
Une bonne partie des femmes qui ont l'aisance des mots parviennent à mettre en lumière leur propre vécu et celui d’autres femmes qui, faute de facilités ou de facultés intellectuelles, ne sont pas en mesure de s'exprimer ou de se faire connaître, a-t-elle noté. «Nous déployons des efforts soutenus pour mettre en valeur les femmes écrivaines et artistes plasticiennes qui portent des projets personnels et parlent au nom d’autres femmes dans une quête d'affirmation et de modernité», explique Mme Benlabbah, qui est aussi membre fondatrice de deux associations s'activant pour la promotion des droits de la femme, à savoir le Groupe universitaire d’études féminines et l’association «Le féminin pluriel». L'idée de consacrer aux femmes une Journée internationale ne peut que consolider les apports de la gent féminine dans divers domaines, s’est-elle réjouie, tout en jugeant opportun de faire valoir les réalisations qui ont pu être accomplies en matière des droits des femmes, de travail, d'accès à l'école, ou encore dans le domaine de la participation politique.
Au-delà de la réforme magistrale que représente essentiellement l'adoption il y a des années du Code de la famille, l'on ne peut que relever, à ses yeux, l’importance des étapes franchies sur le front de la scolarisation des filles, en particulier en milieu rural où le taux d'analphabétisme reste élevé. De l'avis de Mme Benlabbah, de plus en plus de femmes marocaines s'imposent dans plusieurs domaines où elles travaillent d’arrache-pied et font preuve de compétence et de compétitivité dans des situations plus ou moins compliquées. Elle a cité à titre d’exemple les femmes qui ont réussi dans le domaine de l'entrepreneuriat ou qui se sont fait un nom à l’échelle internationale dans des disciplines jusqu'à récemment réservées aux hommes, en premier lieu la recherche scientifique. Or, a-t-elle regretté, le nombre de femmes universitaires occupant des postes de responsabilité reste encore très limité.
La chercheuse n'a pas manqué d'évoquer son expérience à l'Institut des études hispano-lusophones depuis plus de 10 ans, en tant que numéro 1 de l'établissement voué entre autres à la promotion des contributions féminines. «Nous avons fait de l'institut un organisme spécialisé dans les études espagnoles et lusophones avec un focus sur des aires géographiques étendues. Nous focalisons nos actions non seulement sur la péninsule ibérique, mais également sur l’Amérique latine et certains pays africains ayant les deux langues en partage», a-t-elle fait observer. La directrice a assuré qu'«en l'espace de quelques années, la plus jeune de la famille des instituts de l'Université Mohammed V émerge comme un centre de recherche scientifique dynamique et de haut niveau, ouvert sur le monde et sur les universités internationales». «Nous avons réussi à conférer à l'IEHL une position de choix au sein du champ universitaire marocain, d'autant plus qu’il est l’unique établissement du genre au Maroc, en Afrique du Nord et dans le monde arabe», a-t-elle ajouté. Ce dynamisme notable a permis à l’institut de nouer des liens avec nombre d'universités de divers horizons, a poursuivi la responsable universitaire, faisant savoir que plusieurs établissements souhaitent tirer profit de son expérience dans un souci de promouvoir les cultures espagnole et portugaise dans l’enseignement supérieur. L’IEHL publie chaque année une série d'ouvrages de portée historique, culturelle, littéraire, sociologique, politique et économique, mais son ambition va bien au-delà de la recherche et des publications, aussi importantes soient-elles. «Notre souci quotidien est de faire de l'Institut des études hispano-lusophones un puissant levier de diplomatie culturelle et universitaire», a affirmé Mme Benlabbah. L’institut œuvre en collaboration avec des milieux diplomatiques en vue de conférer plus de rayonnement à la culture marocaine, à la recherche scientifique et à l’université marocaines, selon Mme Benlabbah qui est responsable de la revue internationale «Al Irfane» lancée en 2004.
Pendant son parcours, elle a été décorée de la Croix d'Officier de l'ordre du mérite civil du Royaume d'Espagne, en reconnaissance de son travail académique en faveur du rapprochement entre l'Espagne, le Maroc et les pays ibéro-américains. Mme Benlabbah, également membre fondatrice, secrétaire générale du Cercle d’amitié Maroc-Espagne et membre fondatrice de l’association d’hispanistes marocains, estime que la langue étrangère reste à la base de toute ouverture, se référant à cet égard à la Constitution de 2011. Bouchra Azour (MAP)

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