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Les civils quittent la dernière poche de Daech

Des camions transportant des hommes, des femmes et des enfants ont quitté mercredi l'ultime poche du groupe terroriste autoproclamé «État islamique» (EI) dans l'est de la Syrie, une évacuation qui rapproche les forces arabo-kurdes soutenues par Washington de leur assaut final.

Depuis une position des Forces démocratiques syriennes (FDS) près du village de Baghouz en Syrie, une journaliste de l'AFP a vu passer une dizaine de gros camions-remorques couverts de bâches. Elle a aperçu des dizaines d'hommes, mais aussi des femmes en niqab et des enfants, dont des fillettes. Accusant les jihadistes d'utiliser les civils comme «boucliers humains», les FDS et la coalition internationale emmenée par Washington ont ralenti ces derniers jours leurs opérations, le temps de faire sortir ces familles. «Après plusieurs jours de vaines tentatives, nous avons réussi à évacuer une première vague aujourd'hui», a indiqué à l'AFP un porte-parole des FDS, Mustefa Bali, évoquant le convoi aperçu par l'AFP. L'ONU avait exprimé mardi sa «vive préoccupation» au sujet de quelque 200 familles «apparemment prises au piège». Depuis début décembre, près de 40.000 personnes, principalement des familles de jihadistes, ont fui le secteur, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). En 2014, l'EI avait conquis de vastes territoires en Syrie et en Irak, proclamant un «califat» sur un territoire vaste comme le Royaume-Uni. Les jihadistes y avaient établi leur propre administration, exécutant et torturant ceux qui ne respectaient pas leur loi et fomentant des attentats meurtriers y compris à l'étranger. Mais l'EI a été mis en déroute et au fil des batailles en Syrie, les forces kurdes ont arrêté des centaines d'étrangers. Ces dernières semaines, les équipes de l'AFP dans l'Est syrien ont rencontré des Françaises, mais aussi des Allemandes et des Russes, fuyant le dernier réduit jihadiste. 
La Britannique Shamima Begum, partie rejoindre l'EI en Syrie en 2015 et aujourd'hui retenue dans un camp de déplacés dans le nord-est de la Syrie, a dénoncé mercredi la décision du ministre britannique de l'Intérieur de la déchoir de sa nationalité. «Je suis un peu sous le choc (...) Je trouve que c'est un peu injuste pour moi et mon fils», a dit la jeune femme de 19 ans à la chaîne ITV. Sa famille a annoncé examiner «toutes les voies légales pour contester cette décision», qui peut faire l'objet d'un appel. Donald Trump a exhorté les pays européens à rapatrier leurs ressortissants en Syrie. Mais Paris, Londres, Berlin et Bruxelles ont rétorqué qu'un tel retour n'était pas, pour l'instant, à l'ordre du jour. Outre le dernier réduit dans l'Est, des jihadistes de l'EI sont disséminés dans le vaste désert central de la Badiya et revendiquent des attaques menées par des «cellules dormantes» dans 
les régions des FDS. 

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